ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

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LA PESTE D'ALBERT CAMUS , LA BÊTISE INSISTE TOUJOURS

 

 

"Si l’épidémie s’étend, la morale s’élargira aussi" : Camus

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La Peste est un roman d’Albert Camus publié en 1947 et ayant reçu le prix des Critiques la même année. Il appartient au cycle de la révolte rassemblant trois œuvres de Camus, La PesteL'Homme révolté et Les Justes qui ont permis en partie à son auteur de remporter le prix Nobel de littérature en 1957

 

 

<<Il ne faut pas être plus pressé que Dieu et tout ce qui prétend accélérer l'ordre immuable, qu'il a établi une fois pour toutes, conduit à l’hérésie. Mais, du moins, cet exemple comporte sa leçon. A nos esprits plus clairvoyants, il fait valoir seulement cette lueur exquise d'éternité qui gît au fond de toute souffrance. Elle éclaire, cette lueur, les chemins crépusculaires qui mènent vers la délivrance. Elle manifeste la volonté divine qui, sans défaillance, transforme le mal en bien. Aujourd'hui encore, à travers ce cheminement de mort, d'angoisses et de clameurs, elle nous guide vers le silence essentiel et vers le principe de toute vie. Voilà, mes frères, l'immense consolation que je voulais vous apporter pour que ce ne soient pas seulement des paroles qui châtient que vous emportiez d'ici, mais aussi un verbe qui apaise.>>

 

 

 

 

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L’histoire se déroule dans les années 1940. Elle a pour théâtre Oran durant la période de l’Algérie française. Le roman raconte sous forme de chronique la vie quotidienne des habitants pendant une épidémie de peste qui frappe la ville et la coupe du monde extérieur.

Camus semble s'être documenté sur une petite épidémie de peste bubonique, survenue à Oran en 1945, succédant à une épidémie plus sérieuse qui avait eu lieu à Alger en 1944, mais son projet est antérieur à l'apparition de ces épidémies, puisqu'il y réfléchit depuis avril 1941, comme en témoignent ses Carnets, où il parle de « la peste libératrice » et note quelques idées . Le , il informe André Malraux qu'il est occupé à l'écriture d'« un roman sur la peste ». Il ajoute : « Dit comme cela, c'est bizarre, [...] mais ce sujet me paraît si « naturel »

 

 

 

<<Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant, pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus.>>

 

Le concierge de l’immeuble du docteur Rieux tombe malade, et, malgré les soins du médecin, il meurt d’une maladie. Grand, un employé de mairie, vient voir le docteur Rieux car les rats meurent en très grand nombre. À la fin de la première partie, les autorités, après bien des hésitations, se décident à fermer la ville et l’isoler pour empêcher la maladie, qui semblerait être la peste, de se propager. Rambert, un journaliste, fait tout pour regagner Paris où se trouve sa compagne. Cottard, semble éprouver du plaisir dans le malheur des habitants d’Oran, car il en profite pour se livrer à des activités de trafic lucratives. Grand essaie d'écrire un livre

 

<<Du reste, le docteur Rieux, par exemple, considérait que c'était cela le malheur, justement, et que l'habitude du désespoir est pire que le désespoir lui-même.>>

 

 

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Le père Paneloux voit dans l’épidémie tout ce qui suit, sauf une grâce qui permet aux hommes de faire des actes de charité.

Dans la ville, avec l'arrivée de l’été, les crimes se multiplient mais les habitants s'habituent aux ravages de l’épidémie.

À l’approche de l’automne, Rambert rejoint Rieux et Tarrou dans leur lutte acharnée contre la peste.

Plus tard, on assiste à l’agonie d'un jeune enfant, une mort et une souffrance atroce qui provoquent chez Paneloux une prise de conscience et de foi plus forte que jamais. Tarrou et Rieux, qui luttent ensemble et sans relâche contre l’épidémie, décident de se reposer un peu et célèbrent leur amitié dans la scène du bain de mer.

 

 

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En janvier, la peste régresse, et le sérum développé par Castel se met curieusement à gagner une efficacité qu'il n'avait pas jusqu'alors. On voit aussi que Tarrou, soigné par Rieux, est une des dernières victimes de la peste. Il meurt après avoir longtemps lutté. De plus, Cottard devient fou et se met à tirer sur les passants depuis son appartement, il est arrêté puis incarcéré. Ce même jour, Rieux apprend que sa femme, partie se faire soigner hors de Oran avant l'épidémie de peste, est décédée de la tuberculose. Rieux, qui a combattu la peste pendant presque une année, paraît avoir tout perdu et apparaît à la fin comme un personnage lucide, conscient de tout le mal que la peste a fait

 

 

<<Cette cochonnerie de maladie ! Même ceux qui ne l'ont pas la portent dans leurs coeurs >> 

<<Écoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.>>

 

 << Beaucoup cependant espéraient toujours que l'épidémie allait s'arrêter et qu'ils seraient épargnés avec leur famille.En conséquence ils ne se sentaient encore obligés de rien>>  

 

<<La bêtise insiste toujours, on s'en apercevrait si l'on ne pensait pas toujours à soi.>>Camus 

 

 

ANNE VR(-_-)XXX 



15/03/2020
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