CETTE PANDÉMIE N'EST QUE LE DÉBUT
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Le Dr Johan Michaux est zoologiste et créateur du Gecolab, le laboratoire de génétique et de conversation à l'ULiège.
Il étudie, entre autres, la relation entre les espèces sauvages, la biodiversité et la santé. Un domaine repris aujourd'hui sous l'acronyme " ecohealth ".
Le Dr Michaux nous parle de la crise actuelle du Covid-19, du lien entre le trafic d'animaux et l'apparition du virus chez l'homme, mais aussi du risque de voir poindre davantage de maladies émergentes à l'avenir si l'homme ne gère pas son environnement en bon père de famille.
extraits d'un article de Laurent Zanella "Le journal du médecin " :
Dans l'émission Le jardin extraordinnaire du 24 mars 2020, vous mentionnez que trafic d'animaux serait à la base de l'éclosion du Covid-19.
Selon l'hypothèse actuelle, le pangolin a servi d'hôte intermédiaire à la maladie. Sur un des marchés de Wuhan, origine supposée de la pandémie, le trafic des animaux mène à mettre en contact des espèces qui devraient ne pas être rapprochées. Les pangolins vivent au sol, mangent des fourmis, et les chauves-souris en question sont une espèce insectivore vivant dans les forêts tropicales d'Asie du Sud Est. Les contacts naturels entre les deux espèces sont donc très faibles, s'ils existent. Nous étudions d'ailleurs actuellement ces risques de transferts naturels entre différents organismes, dont l'homme, mais ils sont nettement moindres que lors de la mise en contact artificielle de deux espèces ligotées vivantes sur un marché à Wuhan.
Il y a un autre souci : la déforestation qui réduit l'habitat des chauves-souris, véritables réservoirs de pathogènes. Qui dit déforestation dit moins d'arbres pour se reposer ou manger des fruits pour les espèces frugivores. Ainsi, de plus en plus fréquemment, on observe de grandes densités de chauves-souris dans les parcs des villes asiatiques où survivent quelques grands arbres. Ceci facilite le transfert de pathogènes entre ces chauves-souris et les populations humaines vivant à proximité.
Le mode de vie de nos sociétés amène à davantage de pandémies, de catastrophes naturelles.
C'est évident. Cette pandémie n'est que le début. Il y aura de plus en plus de maladies émergentes. Dès que l'on est dans un hotspot de biodiversité, si l'on déforeste et qu'on rentre au plus profond des zones naturelles, il y a un risque de rentrer en contact artificiellement avec des espèces qui vivent à la base loin de l'homme et qui constituent des réservoirs potentiels pour de nombreux pathogènes. De plus, les moyens de transport actuels facilitent la propagation des maladies émergente à une vitesse extrêmement rapide.
Quelles sont les solutions ? Beaucoup parlent d'un avant et d'un après Covid-19.
Ce que l'on peut espérer, de manière un peu utopiste, c'est une relation complètement différente par rapport à la biodiversité. Il faut en tout cas gérer de manière plus efficace et raisonnée la chasse des espèces sauvages. Il faut évidemment protéger nos forêts, limiter le réchauffement climatique afin d'éviter les effets " boule de neige ". Il y a 30 ans, le moustique tigre ne pouvait pas survivre dans nos régions. Enfin, il faut suivre et arrêter le trafic d'animaux sauvages. En chine, où l'État a interdit le commerce d'animaux sauvages, on retrouve déjà des chauves-souris sur les étals. Entre les paroles et les actes, il y a encore un monde.
Enfin, on ne peut omettre que l'humain est une espèce problématique, envahissante.
Effectivement. Tout ce que l'on voit maintenant, les contacts augmentés avec les espèces sauvages, la déforestation, c'est directement lié à la démographie humaine. Un des espoirs serait à mettre en place de véritables plannings familiaux afin de gérer de manière efficace la démographie.
La biodiversité n'est pas un luxe. Elle se gère en bon père de famille. On le voit avec la pandémie actuelle : la nature s'autorégule. Bien gérer est une nécessité si l'on ne veut pas voir poindre d'autres pandémies et autres catastrophes naturelles à l'avenir. Il faut considérer la nature comme une amie et non comme une ennemie.
Covid-19 : “On n’a pas su tirer les leçons du VIH”
Notre estimé rédacteur en chef, le Pr Gilles Pialoux, actuellement en première ligne face au coronavirus dans son service parisien de l’hôpital Tenon, a fait l’objet d’un portrait signé Valérie Lehoux dans Télérama daté du 18 avril.
Si les deux maladies, Covid-19 et sida, ne sauraient être comparées, Gilles Pialoux, engagé contre le VIH depuis 1983, retrouve dans la crise actuelle des échos de la pandémie sida qu’il aurait aimés laisser derrière lui:
«Les maladies n’ont rien à voir, et pourtant je constate la même impréparation des services sanitaires. On n’a pas su tirer les leçons du VIH et de l’importance absolue de dépister. De nouveau, nous avons des réunions de crise, où il n’est question que de palliatif. Les chambres mortuaires sont devenues trop petites… Comme souvent avec les maladies émergentes, les gens ont mis du temps à réaliser, ne se sentant vraiment concernés que quand l’un de leurs proches est tombé malade.
Mais pour cette crise comme pour le sida, nous devrons tirer le bilan politique de ce qui s’est passé. Les fermetures de lits à l’hôpital depuis des années, les calculs de rentabilité à court terme… Plus jamais nous ne devrons nous retrouver à court de masques et de respirateurs. Tout cela est hallucinant.»
Gilles Pialoux a rappelé également sa colère face aux polémique autour de l’usage de l’hydroxychloroquine:
«Autant la piste scientifique est intéressante et fait l’objet de plusieurs essais sérieux, autant le débat est très vite devenu inaudible, voire nauséabond sur les réseaux sociaux, avec des délires complotistes, des relents antisémites, des accusations de conflits d’intérêts contre ceux qui osent exprimer des réserves… Tout cela alimente la peur et génère une défiance vis-à-vis du corps médical. Il faut se calmer. Nous avançons comme par temps de guerre, et on n’en a pas fini avec ce coronavirus. C’est compliqué et épuisant.»
Avril 2020
Je partage les infos = ANNE VR(-_-)XXX
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