COSTA-GAVRAS PRÔNE LA LIBERTÉ
Konstantínos Gavras dit Costa-Gavras est né le à Loutrá Iréas, en Arcadie près d'Athènes dans une Grèce déchirée par l'occupation et la guerre civile .
Son père étant accusé de communisme ,alors qu'il n'était que contre la monarchie, est jeté en prison , Il avait combattu dans la résistance grecque avec EAM (Front de libération nationale), mais il n’appartenait pas au Parti communiste et n’avait pas pris part à la guerre civile grecque.
Pendant cette période,Costa-Gavras n’aurait pas pu étudier dans une université grecque ,il a été contraint de fuir Athènes à 19 ans .
Il s'est réfugié en France, car c’était le seul pays où il n’avait pas à payer de frais d’études.
Il a fait ses études en licence de lettres à Paris ,à la Sorbonne ,tout en travaillant pour vivre. Il se rendait régulièrement à la Cinémathèque française .
Puis il a été admis à l'Institut des hautes études cinématographiques . Il a travaillé comme assistant pour Henri Verneuil, Jacques Demy et René Clément.
Gavras est un grand cinéaste français, aujourd'hui président et administrateur de la Cinémathèque française .
Le film Le Jour et l'Heure, pour lequel il travaille comme assistant, lui permet de rencontrer Simone Signoret et Yves Montand, avec lesquels il deviendra très ami.
Yves Montand et Costa-Gavras
1965-Ce film est tiré du livre de Sébastien Japrisot .
Bambi (Catherine Allégret) et Daniel (Jacques Perrin).
Dans le train-couchettes Marseille-Paris, la jeune Benjamine Bombat ,dite Bambi,fait la connaissance de Daniel qui lui fait les yeux doux ;elle le fait entrer subrepticement dans son compartiment qui a une couchette de libre.
Plusieurs occupants du compartiment où elle se trouvait sont assassinés.
Éliane Darrès, comédienne (Simone Signoret) avec les inspecteurs .
L’inspecteur de la police Judiciaire ,Graziani (Yves Montand) se met sur l’affaire…avec l'inspecteur Jean-Lou Gabert (Claude Mann)
Pierre Mondy Jen-Louis Trintignant et Yves Montand

Michel Piccoli
1967-Ce film est tiré du roman autobiographique de Jean-Pierre Chabrol publié en 1958.
Bruno Cremer,Michel Piccoli ,François Perrier et Jean-Claude Brialy
En 1943, au prix d'une opération risquée, un groupe de résistants d'un maquis des Cévennes réussit à libérer de leur prison douze condamnés à mort. Une fois en lieu sûr, il s'avère que, parmi les évadés, il y a un homme de trop. Tandis que les Allemands sont sur leurs traces, les chefs du maquis se demandent ce qu'il faut faire de cet inconnu.
Au milieu jacques Perrin
1969-Après avoir lu le livre éponyme de Vassilis Vassilikos Costa Gavras écrit le scénario du Thriller politique Z en collaboration avec Jorge Semprún.
« Dans l’avion, raconte Costa-Gavras dans ses mémoires Va où il est impossible d’aller (ed. Seuil), je sors le livre de mon sac. Un énorme Z orne la couverture, l’auteur : Vassilis Vassilikos. Première réaction atavique, impulsive : « Un titre idiot » (…) J’y entre sur la pointe des pieds, comme on entre dans un lieu tout en se demandant : qu’est-ce que je fais là ? Je découvre au fil des pages les détails d’un assassinat que je ne connais que très vaguement. Des assassinats, dans la Grèce d’après-guerre, il y en a eu pour tous les goûts, politiques, crapuleux, extrémistes… Celui-ci est de nature inédite. L’enquête est passionnante, avec des découvertes imprévisibles, des personnages d’une vérité poignante. »
Gavras et Jacques perrin qui jouera le rôle d'un journaliste -photographe
Ne trouvant pas le financement, il en parle à Jacques Perrin, qu'il connaissait depuis le film Compartiment tueurs. C'est à cette occasion que Jacques Perrin va créer sa propre maison de production pour monter le film et utiliser ses contacts, en particulier en Algérie, où sera tourné le film.
Jean-Louis Trintignant :le juge d'instruction
Le député Z dit "le Docteur" (Yves Montand) avec son avocat et ami Manuel (Charles Denner)
Dans les années 1960, dans un pays méditerranéen ,il est suggéré qu'il s'agit de la Grèce, dans le contexte de la Guerre froide, les corps de la gendarmerie et de la police estiment qu'il est de leur devoir de s'opposer, par tous les moyens, aux mouvements considérés comme subversifs, qu'il s'agisse du communisme, de l'anarchisme ou du pacifisme.
Au festival de Cannes 1969, Z reçoit le prix du jury et le prix d'interprétation masculine pour Jean-Louis Trintignant. Le film obtient ensuite, en 1970, l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l'Algérie et le Golden Globe du meilleur film étranger.
1970 L'Aveu est tiré du livre éponyme de Lise et Artur London .
Avec ce film, Costa-Gavras est accusé d'attaquer la gauche, après avoir été accusé de s’attaquer la droite avec le film Z.
Costa-Gavras répond qu'il ne voulait que dénoncer les totalitarismes. Par la suite, certaines personnes ne lui pardonnèrent pas d'avoir levé le voile sur le stalinisme et l'évitèrent ostensiblement.
En 1951 à Prague, Artur Ludvik (Yves Montand), un haut responsable du régime communiste tchécoslovaque se retrouve accusé d'espionnage au profit des États-Unis.
Tout est fait pour lui extorquer des aveux de crimes qu'il n'a pas commis. Brisé par la torture et les privations — on l'empêche de dormir, de manger et on l'oblige à marcher sans arrêt lors de son interrogatoire —, il finit par avouer au tribunal des crimes qu'il n'a pas commis, récitant un texte d'aveux que ses bourreaux lui ont fait apprendre par cœur.
On veut notamment l'obliger à se dire partisan de Tito, dirigeant communiste yougoslave, ou de Trotski, tous deux étant des ennemis notoires de Staline.

Lise Ludvik (Simone Signoret)
Le film se termine sur un plan montrant deux jeunes gens en train d'écrire à la peinture sur un mur : Lénine, réveille-toi ! Ils sont devenus fous.
Ce slogan était répandu à Prague lors de la répression du printemps de Prague en .
Le journal L’Humanité publie une critique incendiaire
du film. Néanmoins, L'Aveu, sorti en , connaît un succès considérable et devient un véritable phénomène politique et culturel, bouleversant son époque. Le film réunit en effet en France plus de deux millions de spectateurs.
1972 État de siège raconte l'enlèvement de Dan Mitrione, agent du FBI sous couverture de l'AID, par les Tupamaros en 1970. Ce film dénonce l'action clandestine de la CIA en Amérique latine .
En Amérique du sud les Tupamaros ,des rebelles d'extrême gauche du Mouvement de libération nationale ,enlèvent Philippe Michael Santore (Yves Montand), officiellement fonctionnaire de l' AID ou Agence pour le développement international .
Alors qu'il se décrit comme un conseiller technique, expert en communication et gestion de la circulation, ses geôliers lui exposent les preuves qu'ils ont recueillies et qui démontrent qu'il agit au nom du gouvernement des États-Unis en tant que conseiller pour la répression et la torture auprès des forces de sécurité du pays. L'incapacité de la police et de l'armée à le retrouver menace alors de dégénérer en crise politique.
Costa Gavras =
<<L'information initiale sur la mort du personnage de Montand crée en fait un autre suspense : on veut savoir pourquoi il a été exécuté. Le propos du film n'est pas de savoir si le héros va s'en sortir. Mais de mettre en regard l'action souterraine des Etats-Unis en Amérique latine et celle, jusqu'au-boutiste, des révolutionnaires. J'avais été frappé par le parcours des Tupamaros : ces jeunes ont commencé comme des Robins des Bois et se sont retrouvés piégés par leur ultimatum. Ils avaient menacé de tuer leur otage si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. Pour ne pas perdre la face, ils ont été obligés d'exécuter Mitrione. Et cela a été le début de leur fin. A chaque fois que des gauchistes ont voulu déstabiliser les gouvernements par des actions terroristes, comme en Allemagne et en Italie, ils ont disparu.>>
1975 Section Spéciale
Le jeune Pierre Georges dit frédo (le très jeune Jacques Spiesser)qui deviendra le colonel Fabien ,un jeune militant communiste ,abat froidement dans le métro parisien un militaire allemand, l'aspirant de marine Alfons Moser.
C'est « l'attentat du métro Barbès » du 21 Aout 1941, Hitler est en train d'attaquer L'URSS .
Le gouvernement de Vichy décide alors avec l'amiral Darlan (Ivo Garrani) vice-président du Conseil et Pierre Pucheu (Michael Lonsdale), ministre de l'Intérieur de créer une cour spéciale pour juger les résistants.
Michael Lonsdale
Le gouvernement propose donc au Conseil des ministres présidé par le maréchal Pétain, d'adopter la loi d'exception pour juger, dans le but d'obtenir une condamnation à mort, six Français en échange de la vie de l'aspirant Alfons Moser, et ainsi satisfaire la marine de guerre allemande.
Ces six accusés seront choisis parmi les ennemis ou les indésirables du régime de Vichy : communistes et Juifs.
Deux des condamnés à mort: Émile Bastard (Yves Robert) et Lucien Sampaix (Bruno Cremer).
Costa-Gavras « représente » Pétain en ne le montrant pas : on entend sa voix, on voit ses mains et ses manches ,constellées d'étoiles, mais on ne voit jamais son visage..
Costa-Gavras dépeint l'atmosphère très particulière de Vichy en 1941. Trois aspects sont mis en exergue :
-le caractère presque ridicule de l'entassement d'un gouvernement dans une petite ville de province.
-l'importance capitale, pour la population des deux zones, des décisions prises dans un contexte aussi inapproprié.
-la quasi-déification de Pétain, paraissant planer au-dessus des événements.
Alors que le sujet du film est plutôt « ciblé », pratiquement toutes les « personnalités » du régime de Vichy défilent à l'écran, y compris Fernand de Brinon ,dont on précise qu'il a restauré son château de la Chassagne — Felletin, dans la Creuse ,grâce aux fonds secrets, Jean-Pierre Ingrand et Georges Dayras pour la zone occupée. Même l'ambassadeur des États-Unis, l'amiral William Leahy apparaît dans le film.
1979 Clair de Femme adapté du roman de Romain Garry
Michel (Yves montand) erre dans les rues de Paris, se refusant à aller prendre son avion. Avant qu'il s'en aille, sa femme mourante lui a dit qu'elle prendra les traits de la prochaine femme qu'il rencontrera. C'est alors que Michel rencontre Lydia Romy Schneider), dont la souffrance ressemble à la sienne.
1982 Missing
Acteurs : John Shea, Charles Cioffi, Richard Venture, Jack Lemmon, Sissy Spacek .
Le film s’inspire d’une histoire vraie : la disparition du journaliste américain Charles Horman au Chili, dans les jours qui suivirent le coup d’Etat du général Pinochet en septembre 1973.
Le père du jeune homme avait mené sa propre enquête dans le pays. « Ce personnage de businessman conservateur, croyant et républicain bon teint, m’intéressait, nous racontait Costa-Gavras à l’automne 2016.Avant le drame, les relations avec son fils étaient lamentables : il aurait voulu qu’il fasse des affaires, pas du journalisme. C’est en découvrant le Chili, la pauvreté des habitants et la dictature militaire qu’il comprend qui était vraiment son enfant. » Pour « Costa », reconstituer ce fait divers tragique était aussi une manière de rendre hommage au président Salvador Allende, qui mourut pendant le putsch.
Costa Gavras et Salvador Allende s’étaient rencontrés par un étrange concours de circonstances. En février 1971, le cinéaste chilien Helvio Soto appelle son collègue à l’aide : à Santiago, une campagne de presse orchestrée par l’opposition de droite affirme que L’Aveu, qui dénonce le totalitarisme soviétique, est interdit par le gouvernement socialiste d’Allende. C’est faux : la sortie du film est prévue – et bien autorisée – trois mois plus tard. Costa-Gavras prend le premier avion pour rétablir la vérité dans une émission de télévision qui fait grand bruit. Le patron de la chaîne nationale, Augusto Olivares, un intime d’Allende, organise une entrevue au palais présidentiel de la Moneda.
Dans ses Mémoires le réalisateur ne cache pas son admiration pour le leader socialiste et son expérience démocratique, alors unique dans un continent latino-américain « infesté de dictatures » soutenues par les Etats-Unis.
Missing est l’un des événements du Festival de Cannes 1982 où, au sein d’un palmarès très politique, il obtient la Palme d’or
La première du film a lieu à Washington, en présence de nombreux membres du Congrès. Des élus républicains sortent de la salle, ulcérés. Le lendemain, le Département d’Etat publie une déclaration qui contredit les affirmations du film, caractérisées comme étant « inventées, manipulées et anti-américaines »… L’ambassadeur Davis porte plainte en diffamation. Il réclame 30 millions de dollars de dommages et intérêts pour avoir été mis en cause dans l’exécution de Charles Horman. Avant d’être débouté… En juin 2014, un tribunal chilien reconnaîtra que les services d’espionnages américains ont joué « un rôle clé »dans la mort du journaliste.
1983 Hanna K
acteurs = Jill Clayburgh :Hanna Kaufman, Jean Yanne : Victor Bonnet , Gabriel Byrne : Joshué Herzog ,Mohammed Bakri : Selim Bakri ,David Clennon : Amnon

Le procureur herzog
À 35 ans, Hanna Kaufman, décide de changer de vie. Elle quitte la France et s'installe à Jérusalem où elle devient la maîtresse du procureur Herzog dont elle attend bientôt un enfant.
Pour sa première affaire d'avocate, elle doit défendre Selim Bakri, un réfugié palestinien. Elle gagne le procès du jeune homme, mais celui-ci refuse de quitter le pays car il revendique son droit sur une maison qui appartenait à sa famille avant l'occupation israélienne.
Hanna et Selim Bakri
À travers lui, Hanna découvre le sort des réfugiés et accepte de défendre Bakri, jusqu'au bout… Elle met son enfant au monde et, peu à peu, une intimité professionnelle naît entre Hanna et le Palestinien.
Victor Bonnet, époux français d'Hanna, arrive en Israël pour tenter de mettre bon ordre à cette histoire de cœur, à la demande du procureur Herzog…

Victor Bonnet (Jean Yanne) et Hanna
1986 Conseil de Famille
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2002 Amen
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2005 Le Couperet
Ce film est une fable sociale qui conte le parcours d’un ingénieur Bruno Davert (José Garcia), chômeur de longue durée qui, acculé financièrement, décide d’éliminer physiquement les postulants les plus sérieux aux mêmes emplois que lui.
Le Couperet décrit un drame social, ponctué de situations cocasses résultant de la maladresse et de l’émotivité du personnage principal.
Marlène Davert (Karin Viard)
2009 Eden à L'Ouest
Comme dans l'Odyssée, c'est en mer Egée que l'aventure d'Elias, notre héros sans légende, commence. Sur la même mer, sous le même soleil et le même ciel qu'à l'aube de la civilisation. Après bien des péripéties, dont une escale au paradis et un bref séjour en enfer, son épopée finit magiquement à Paris. Paris, que chaque errant voit briller au plus profond de ses rêves dans son sommeil incertain.
"Eden à l'Ouest tente de faire écho au parcours, à l'errance, à l'histoire de ceux - hier ce fut nous-mêmes ou nos pères et mères - qui traversent la terre, bravent les océans et les uniformes à la recherche d'un toit. L'histoire d'Elias n'est pas celle d'Ulysse, ni celle de Jean-Claude, ni la mienne. Mais je me reconnais dans Elias, cet étranger qui ne m'est pas étranger..."
En compagnie d'autres clandestins, Elias vient de fuir un pays inhospitalier, avec le rêve de s'installer à Paris.
Mais le cargo qui le transporte est arrêté par des gardes-côtes. Elias plonge et se retrouve peu de temps après sur une plage du Sud de l'Europe.
Il rentre clandestinement dans l'enceinte d'un très chic club de vacances et parvient à se faire passer un temps pour un membre du personnel. Mais il est rapidement démasqué et doit quitter le club.
Il tente alors de rejoindre la capitale française en comptant sur la sympathie des gens qu'il croise, et se retrouve vite dans des situations inattendues...
Riccardo Scamarcio et Anny Duperey
La langue parlée par les immigrés a été inventée par les scénaristes Jean-Claude Grumberg et Costa-Gavras pour que la nationalité du personnage principal ne puisse être devinée.
Costa-Gavras explique : « Nous avons inversé les mots français ! Un ami linguiste a écouté le résultat et nous a dit : “ça ressemble à une langue sémite, mais l'architecture est française”... il nous a fait faire des corrections pour qu'elle soit plus de “là-bas"... Un là-bas lointain” ».
2012 Le Capital
Lorsque le président de la première banque européenne Phenix est victime des premiers symptômes d'un cancer, son jeune protégé, Marc Tourneuil, est propulsé à la tête de la banque. Dirigeant peu scrupuleux et avide d'argent, il veut avant tout profiter de cette nouvelle vie mais se retrouve confronté à l'offensive d'un fonds spéculatif américain prêt à tout pour rentabiliser son investissement.
Gad Elmaleh et Hippolyte Girardot
Le Parisien dit que « Le Capital a les ingrédients d'un bon petit thriller du dimanche soir […] il se laisse regarder mais manque d'un vrai suspense ».
Télérama déclare : « du rire et malaise : il y avait déjà ça dans Le Couperet, autre pamphlet social, autrement plus réussi. »
Transfuge pense que « louable combat s'il en est, mais les bonnes intentions épicées de colère militante se diluent ici dans un sous-Wall Street qui se rêve en tragédie shakespearienne. »
Éric Libiot, chroniqueur hebdomadaire de L'Express, semble détester à tel point qu'il annonce que « c'est une critique ridicule du monde de la finance. Costa-Gavras enfonce des portes ouvertes et Gad Elmaleh ne sait pas sur quel pied danser. C'est Oui-Oui et le billet vert. Il serait dommage que Costa-Gavras terminât sa carrière dans la Bibliothèque rose. »
Les Inrockuptibles, disent que « si cette adaptation du Capital de Stéphane Osmont vaut pour sa description réaliste des milieux financiers, sa charge politique est tellement lourde qu'elle fait rapidement plouf ».
Première indique que « tel un ragoût, Le Capital mélange des ingrédients variés pour remettre au goût du jour la vieille recette de l'indignation vertueuse ».
Studio Ciné Live ajoute qu'il est « difficile de ne pas cacher sa déception face à ce scénario si tortueux, où les digressions invraisemblables perdent le spectateur ».
Télé 7 Jours ajoute également « Que Costa-Gavras, icône du cinéma militant, mette dans sa ligne de mire la finance était alléchant. Hélas, il se contente d'un constat pessimiste rebattu ».
Gad Elmaleh et Costa Gavras
2019 Adults in the Room
Ce film est adapté du livre "Conversations entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe "de Yánis Varoufákis ,ancien ministre des finances dans le gouvernement Tsípras .
Costa-Gavras décrit son film comme « une tragédie grecque antique dans les temps modernes. C'est l’histoire d’un pays et de son peuple, prisonnier d’un réseau de pouvoir, le cercle vicieux des réunions de l’Eurogroupe qui ont imposé la dictature de l’austérité à la Grèce »2. Costa-Gavras voulait depuis plusieurs années réaliser un film sur la crise grecque et cherchait un sujet :
« En 2007, l’ambassadeur de Chypre en France m’avait prévenu : la Grèce court à la catastrophe. Et deux ans après, toutes ses prévisions étaient réalisées. J’ai très vite pensé à en faire un sujet de film, et j’ai accumulé la documentation sans savoir exactement comment l’aborder. Jusqu’au jour où Michèle Ray-Gavras, sa femme et sa productrice tombe sur un article de Yánis Varoufákis avec ce commentaire : “Je crois que le film est là-dedans”. » Costa-Gavras
En 2015, suite à la victoire du parti Syriza aux élections législatives grecques, le nouveau ministre des finances Yánis Varoufákis a pour mission de négocier une révision du Memorandum of Understanding signé par le gouvernement précédent avec les institutions européennes et internationales et de sortir ainsi son pays d’une grave crise de la dette.
Mais, lors des réunions successives de l’Eurogroupe (réunions autour desquelles le film est construit), il se heurte à un refus de toute renégociation, ce qui amène le chef du gouvernement, Aléxis Tsípras, à accepter de signer le Memorandum, malgré le référendum qui a donné la victoire au Non, et Yánis Varoufákis à démissionner cinq mois après son entrée en fonction.
Honoré pour l’ensemble de sa carrière, le réalisateur a présenté à Venise, hors compétition, à Venise son un film mordant sur le bras de fer entre la Grèce et l’Union européenne en 2015.
Hommage à Costa-Gavras: primé pour l’ensemble de sa carrière, le cinéaste de Z et de Missing a reçu le trophée Jaeger-Le Coultre «Glory to the filmmaker». En retour, il apporte à la Mostra, en avant-première hors compétition, son nouveau film, Adults in the room, passionnant drame politique sur le bras de fer entre la Grèce et l’Union européenne, en 2015. À 86 ans, le cinéaste prouve qu’il n’a rien perdu de son mordant et de son efficacité de metteur en scène, en revenant dans son pays natal, quitté pour la France dans sa jeunesse, au temps de la dictature des colonels. Il a suivi attentivement la crise grecque avant même qu’elle n’éclate, raconte-t-il à la conférence de presse
Le Figaro =
<<Varoufakis, porteur de la voix du peuple grec interprété avec brio par Christos Loulis, est clairement le héros positif du film, qui relate son combat de quelques mois à travers une succession de rencontres et de discussions serrées menées tambour battant. On y croise ministres, chefs de gouvernements, banquiers. Costa-Gavras parvient à rendre constamment vivants ces va-et-vient qui pourraient être laborieux et abstraits. Le décor sans charme des couloirs, des bureaux, des salles de réunion devient un labyrinthe captivant, avec ses impasses et ses pièges - et tapi au fond, le Minotaure financier. «L’Europe est devenu un empire néolibéral et très mal dirigé par des hommes qui n’étaient pas à la hauteur, que ce soit Barroso ou Juncker», estime Costa-Gavras, . Novice de la politique, son Varoufakis nous fait entrer avec intrépidité dans le réseau complexe des États et des institutions européennes, des intérêts et des influences. La vraie qualité politique du film est peut-être là: il nous passionne pour l’Europe plus qu’aucune campagne électorale, mieux qu’aucune déclaration politique.>>
Tournage "Adultes in the Room"
Costa -Gavras =
<<Au cinéma on compresse le temps et l'histoire, mais il est important de respecter l'éthique de l'histoire et ne rien manipuler.>>
<<la manipulation de la justice, la manipulation de la police ; c'était les thèmes de Z et c'est ce qui a plu à la jeunesse qui avait manifesté en 68 .>>
"Va où il est impossible d'aller" ,est une citation de l'écrivain grec Níkos Kazantzákis et c'est le titre qu'a choisi Costa-gavras pour le livre de ses mémoires =
Tout le long de son récit autobiographique, et au cœur de ses films, Costa-Gavras n'a de cesse de rappeler que "la liberté n'est ni de droite, ni de gauche". Elle est "La Liberté". Tous ses engagements, tous ses films illustrent ce combat de chaque jour entre la liberté et le pouvoir.
Une position difficile à comprendre dans ces années 60 et 70 pour ceux qui considéraient qu'il donnait un coup à droite ("Z" contre la dictature grecque), un coup à gauche ("L'aveu" contre le totalitarisme communiste tchécoslovaque).
Sa déception est énorme lorsqu'il entend Alexandre Soljenitsine, invité par Bernard Pivot, défendre le franquisme et la dictature chilienne sous le prétexte de dénoncer le communisme dont il fut la victime. Costa-Gavras renonce immédiatement au projet d'adaptation cinématographique d'un texte de l'ancien prisonnier du goulag soviétique.
Mais son combat le porte partout où le pouvoir étouffe la liberté. Comme en décembre 1970, quand il participe à une délégation de personnalités françaises au procès de Burgos en Espagne, petit groupe auquel appartenait l'inévitable Yves Montand. Le régime franquiste y jugeait des séparatistes basques parmi lesquels six étaient promis au garrot. La mobilisation internationale avait permis de leur éviter la mort. La délégation française avait été expulsée d'Espagne.
Le 4 Avril 2019 Le journal Grèce Hebdo -Extraits =
On vous décrit comme un cinéaste politique. Selon vous, est-ce que cette description reflète fidèlement votre travail ?
<<Cette caractérisation est faite par des journalistes, ce n’est pas mon problème. Je pense que les arts en général, et non pas seulement le cinéma, ont une fonction politique dans la société - pas dans un sens idéologique, mais en influençant notre comportement social. Aristote a dit que l'homme est un animal politique. Pourquoi un animal politique? Tout d'abord, un animal vit avec d'autres animaux dans un groupe, comme des êtres humains. La différence entre les animaux et les êtres humains est que les animaux décident seulement pour eux-mêmes, alors que les humains essaient de former des sociétés et font face à des difficultés ensemble. J’entends donc par le terme « politique » ce que nous faisons dans notre vie quotidienne ainsi que nos interactions avec le pouvoir et l’autorité. Pour moi, la politique est partout. Il ne s’agit uniquement ni des partis politiques ni des élections, qui constituent bien sûr une partie très importante de la politique. Mes films parlent de notre place dans la société et de notre usage du pouvoir. Je crois que tous les films sont politiques, même les comédies, car ils nous offrent des moments agréables. Un moment de plaisir est important dans notre vie, tant qu’il n’est ni vulgaire, ni dégradant.>>
La tragédie de la Grèce antique est récurrente dans vos films. Vos héros sont confrontés au pouvoir et à l'autorité sous ses différentes formes et perdent ou leurs victoires sont vides. Que signifie la tragédie pour vous ?
<<La Grèce est le lieu de naissance du drame. Les Grecs anciens ont introduit la tragédie en tant que genre et structure. Tous les spectacles du monde suivent les règles de la tragédie de la Grèce antique et suivent la même structure que celle définie par Aristote: un début, un milieu et une fin. Dès notre naissance, nous vivons avec la tragédie. La tragédie de la vie, la tragédie de la Grèce, qui a traversé tant de tragédies… nous en arrivons à une tragédie dramatique. Pour moi, la tragédie ressemble à la vie. La vie comprend tout. Je ne comprends pas vraiment ceux qui disent que nous devrions toujours être heureux. Qu'est-ce que le bonheur signifie? Nous sommes en mesure de savourer le bonheur, car ce n’est pas quelque chose que nous vivons tous les jours. Le contraste entre les moments heureux et malheureux de la vie rend les cas de bonheur ou de malheur plus intenses.>>
<<En ce qui concerne la période de ma vie qui se reflète dans mes films, je pense que dans chacun de mes films, il y a une part de moi en tant que jeune homme qui a vécu ce genre d’aventure. Cette expérience a définitivement influencé mon travail et mon choix de films, à la fois de manière consciente et inconsciente.>>
Si je devais faire une courte synthèse des films de Costa-Gavras je dirai qu'il a voulu y dénoncer toute forme de contrôle, de dictature ,de totalitarisme ,de radicalisation ,de manipulation ,de soumission ,d'oppression et d'exploitation de l'homme par l'homme. Mais aussi le profit et la corruption .
Qu'Il a remis en question la religion ,l'argent ,le pouvoir et l'autorité des états et de leurs dirigeants . Que son intérêt pour la place de chaque homme ,quelque soit sa race ou sa religion , dans la société est primordial et légitime.
Et je dirai que son infinie quête de "La Liberté" est certainement due à ses origines grecques et à sa naissance dans un pays occupé et en guerre . Et qu'enfin il est logique et normal qu'il y ait une part de lui même dans chacun de ses films et que cette quête de liberté mais aussi de Justice est presque une revendication aux droits de l'homme.
<<Continuons à prendre aux pauvres pour donner aux riches >> (Film Capital)
<<Money can't buy my Love>>(Film Adults in the Room)
ANNE VR(-_-)XXX
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