MY OCTOPUS TEACHER OU LA STATÉGIE DE LA PIEUVRE
2020-My Octopus Teacher est un film documentaire, réalisé par Pippa Ehrlich et James Reed, produit par Craig Foster. Il a fallu dix ans aux réalisateurs pour peaufiner ce film incroyable ,produit par Ellen Windemith en partenariat avec Sea Change Project, Off The Fence et ZDF Enterprises.
Foster a passé une année avec un octopus sauvage, c'est le temps de vie d'une pieuvre .Les images subaquatiques ont été tournées par le caméraman Roger Horrocks.
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Réalisateur, Craig Foster vit une dépression au tournant de la quarantaine. Il tourne alors un documentaire sur le peuple San, cette tribu du désert du Kalahari qui compte les meilleurs pisteurs de la planète. Face à ces chasseurs capables de glaner dans la nature des indices subtils, invisibles à ses yeux, il se sent soudain inutile. Un simple spectateur, extérieur à ce monde naturel avec lequel il rêve de renouer.
Des mois d'insomnie, d'incapacité à faire quoi que ce soit s'ensuivent. Il ne peut plus toucher à une caméra. Sa famille en souffre.
Foster : « Mon fils grandissait, confie-t-il, et je ne pouvais être un bon père pour lui. Alors, j'ai repensé à qui j'avais été à son âge. Et j'ai compris que mon salut se trouvait dans l'océan. »
“Je luttais. Ma seule façon de guérir me faisait sentir comme si j’avais besoin d’être dans l’océan, mon endroit heureux comme un enfant.”
En 2010, Foster commence une plongée en apnée dans l'océan Atlantique, l'élément dans lequel il a grandi, sur cette côte rocheuse à la pointe de l'Afrique, surnommée le « cap des tempêtes » en raison des vagues qui viennent s'y fracasser.
Il nage sans combinaison ni bouteille d'oxygène car il veut être au plus près de la nature marine, comme s'il était lui-même un animal marin ;l'eau est glaciale mais c'est ce qui stimule son cerveau et il finit par aimer cette eau froide et en avoir besoin .
Un jour en allant plus profondément il remarque une chose bizarre, un amas de coquillages et de pierres qui bouge imperceptiblement. Même les poissons semblent perplexes. Soudain, le monticule s'érode, et une pieuvre en surgit.
« J'ai eu cette idée folle : que se passerait-il si j'allais la voir tous les jours, sans la moindre exception ? »
Il l'observe donc, caméra à la main. Elle lui échappe sans cesse, se réfugie dans sa tanière ou contorsionne son corps souple, presque liquide, pour se lover sous un rocher.
Un jour, elle s'emmitoufle dans une feuille de kelp, ses ventouses agrippent l'algue, la camouflent totalement. Seul son œil dépasse par un interstice, qui regarde l'homme.
Et puis le contact se noue. Foster se passionne pour le céphalopode, il étudie chaque soir ses mœurs et coutumes dans des ouvrages scientifiques, en attendant avec impatience de le retrouver le lendemain.
L'animal lui fait chaque jour un peu plus confiance. Bientôt la pieuvre l'invite à la suivre quand elle sort de sa tanière pour aller chasser, elle lui montre l'étendue de ses métamorphoses, comment sa peau change de texture pour ressembler à un rocher, de couleur, comme un caméléon.
« C'est magnifique », s'enthousiasme Foster, qui a retrouvé l'envie de filmer, renoué avec ce qu'il sait faire.
En visitant sa tanière et en suivant ses déplacements tous les jours et pendant des mois, il a gagné la confiance de l'animal. Dans le film, Foster décrit l'impact de sa relation avec la pieuvre sur sa vie.
«Ce n’est pas comme si vous étiez dans une Jeep et que vous arriviez sur une scène de chasse à terre», explique-t-il. “Dans l’eau, c’est intime. Quand elle choisit de vous laisser entrer dans son monde … c’est un moment très, très spécial de non seulement être accepté, mais que votre présence envers elle semble aussi naturelle, comme si vous apparteniez à cet espace avec elle . “
Au cinquante-deuxième jour, un drame advient. Le plongeur fait tomber par mégarde un de ses objets, provoque un remous, effraie la créature, qui s'enfuit. Il est consterné.
« Ai-je ruiné à jamais notre relation, se demande-t-il, me refera-t-elle jamais confiance ? » Il se souvient alors de ce qu'il a appris aux côtés du peuple san, les techniques de pistage. Et décide de les appliquer pour retrouver son amie.
Ce n'est pas une mince affaire : « La pieuvre a passé des millions d'années à maîtriser l'art du camouflage, rappelle-t-il, c'est un escargot qui a perdu sa coquille au cours de l'évolution, un animal fragile, qui survit grâce à son intelligence extrême afin d'échapper aux innombrables prédateurs. » Foster se met à « penser comme une pieuvre ».
Il apprend à reconnaître ses proies, crustacés ou poissons, à distinguer sa tanière de celles des oursins, etc. Comme un détective, il relie les indices de ses pérégrinations, en dessine la carte, identifie par exemple ces petites coupures dans les algues qui témoignent de son passage. Et la retrouve enfin.
Un passage du film montre la pieuvre se défendant contre des requins pyjama. Dans une attaque, la pieuvre perd un bras. Elle se retire alors dans sa tanière le temps de guérir et de régénérer le bras perdu.
Plus tard, après s'être accouplée et avoir produit un grand nombre d'œufs, la pieuvre meurt.
Après l’accouplement qui peut durer quelques heures, la femelle pond pendant quinze à trente jours, selon sa taille, de 70 000 à 600 000 œufs d'environ 2,5 mm chacun, rassemblés dans des dizaines de grappes qu'elle fixe à la voûte de sa tanière.
Elle les protège et les entretient sans s’occuper d’elle-même ni même se nourrir, l'incubation variant selon la température . Elle meurt au bout d’un mois, précédant de quelques semaines le mâle. Le dimorphisme sexuel se caractérise par la transformation d'un des bras du mâle en organe fécondant (hectocotyle).
Le juvénile sort de son œuf en utilisant la propulsion créée par des contractions du manteau, et nage immédiatement en pleine eau pour rejoindre le large.Sa phase planctonique est influencée par la température.
Le film se termine sur l'image d'un requin emportant le corps de la pieuvre pour le dévorer.
Enfin Foster nous fait part de ce que cette expérience avec le poulpe lui a amené dans sa relation avec son fils et son apprentissage en tant que plongeur et étudiant de la vie marine.
A la fin du film Foster emmène son fils rencontrer sa nouvelle amie. L'enfant découvrira, fait très rare, un bébé pieuvre – « sans doute l'un des siens », observe son père, car elle vient de pondre. Passage de relais entre générations, et espèces.
Craig Foster s'est associé avec d'autres plongeurs pour préserver les forêts de Kelp de tous les océans menacés .Il a fondé "Sea Change Project"
Si vous croyez en Dieu , ce film vous confirmera l'immensité de ce que nous ignorons et si vous n'y croyez pas, pensez au sacré de ce que vous allez voir....
Craig Foster a ressentit dans sa relation avec la pieuvre qu'il faisait partie de cette planète et qu'il n'était pas un simple visiteur; mais aussi qu'il était plus proche de cette créature qu'il n'aurait jamais pu le penser .
La nature, la terre ,la mer, le ciel et l'espace ne sont pas là juste pour "faire joli" , nous sommes tous liés d'une façon ou d'une autre et nous sommes inséparables de l'univers .
Et si notre malaise existentiel venait d'un manque de connexion avec le vrai, avec la nature et tous les êtres vivants ?? D'un manque de contacts ??
“Votre propre rôle et place dans le monde naturel est singulièrement le cadeau le plus précieux que nous ayons reçu.” Craig Foster .
Ce Film documentaire est merveilleux , il nous rapproche de l'essence même de notre vie. Il nous montre l'intelligence de cette créature qui vit depuis des millions d'années , sa stratégie pour survivre dans le milieu à la fois divin et cruel de la profondeur des océans . C'est un chef d'oeuvre a ne pas rater.
ANNE VR(-_-)XXX
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