ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

LE MUSÉE D'ART MODERNE, NICOLAS DE STAËL

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 Du  au   

 

Le Musée d’Art Moderne de Paris consacre une grande rétrospective à Nicolas de Staël (1914-1955), figure incontournable de la scène artistique française d’après-guerre. Vingt ans après celle organisée par le Centre Pompidou en 2003, l’exposition propose un nouveau regard sur le travail de l’artiste, en tirant parti d’expositions thématiques plus récentes ayant mis en lumière certains aspects méconnus de sa carrière (Antibes en 2014, Le Havre en 2014, Aix-en-Provence en 2018). 

 

 La rétrospective rassemble une sélection d’environ 200 tableaux, dessins, gravures et carnets venus de nombreuses collections publiques et privées, en Europe et aux Etats-Unis. À côté de chefs-d’oeuvre emblématiques tels que le Parc des Princes, elle présente un ensemble important d’œuvres rarement, sinon jamais, exposées, dont une cinquantaine montrées pour la première fois dans un musée français.

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Photos de l'exposition : Anne Vallery-Radot. Selection d'une centaine de tableaux parmi les deux cent oeuvres exposées et sélectionnées dans onze petites salles au thème précisé. J'ai notamment choisi certains tableaux jamais exposés à Paris.   


  

Le voyage d'un peintre 1934/1947 

 

 

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Pont de Bercy Paris 1939- 

<<Peint à l'âge de 25 ans, ce tableau est l'une des rares toiles figuratives des débuts de Staël qui nous soient parvenues. Le jeune artiste y pose les bases du monde visuel auquel il ne cessera de revenir dans les dernières années de sa vie. On y décèle en germe sa prédilection pour le paysage, son goût pour le motif du tableau? la tension entre la liquidité du fleuve et le rythme architectonique du pont, la sensibilité, aiguë, aux nuances lumineuses de l'atmosphère. La syntaxe du peintre est déjà là, qui engendrera tant de fécondes variations.>>        

 

  

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Grande Composition en noir Paris 1946.

<<Ce tableau de grand format est le premier d'une série de" points culminants"dans l'oeuvre de Staël. Comme il l'écrira en 1950: "La grande toile noire c'est tout de même et d'après mes pauvres yeux le point culminant de pas mal d'années.Je ne voit pas ce que j'aurais pu y ajouter ou retrancher". Après une phase d'expérimentation sur papier et sur des toiles de petit format, le grand tableau apparait comme le chef d'oeuvre de la période: le lieu ou l'artiste synthétise, par accumulation- et jusqu à saturation- ses recherches sur la matière, la lumière, et la composition.>>    

 

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Composition Paris 1946.

 

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De la danse Paris 1946/1947. 

 

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Le cube Paris 1946.


 

Rue Gauguet Paris-1948/1949. 

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Composition Paris 1948.

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Composition Paris 1949.

<<En 1949 Staël s'éloigne des compositions aux barres enchevêtrées pour aller vers des formes plus amples, calmes et constructives. La grille qui structurait ses tableaux précédents s'est desserrée. Ses compositions s'allègent, se simplifient, respirent. Sa relation avec Georges Braque , en qui il voit alors "Le plus grand des peintres vivants de ce monde", l'amène a concevoir des grandes compositions peu profondes, aux formes solides qui semblent avancer vers le spectateur". 

 

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Composition grise Paris 1949.

 

 

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Composition Paris 1949.

 

 

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Histoire Naturelle Paris 1948.

 

 

 

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Eau de vie Paris 1948.

<< "Je n'y cois pas aux titres" affirmait Nicolas de Staël expliquant qu'il n'y avait jamais "d'idée littérairement traduisible" qui puisse dominer un tableau. La plupart de ses toiles abstraites se nomment d'aillleurs  simplement, composition, quelques titres, allusifs ou poétiques ont néanmoins été attribués à certaines oeuvres, souvent à la demande de marchands. Si l'on en croit le poète Pierre Lecuire, un ami du peintre, Eau de vie fût baptisé ainsi à la suite d'une conversation.....bien arrosée. Titre de hasard ? Il est permis d'en douter, quand on regarde cette toile ou les formes en faisceau sont comme traversées par un flux vital gorgé d'une éclatante énergie.>> 

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Hommage à Piranèse Paris 1948. <<Le titre du tableau dit l'admiration de Staël pour Piranèse graveur des prisons (1750). S'il rend hommage à ces architectures rêvées ou m'enchevêtrent des formes sombres. Il ne fait pas pour autant oeuvre d'imitateur.Au monde obscure de l'artiste italien. Il répond en éclaircissant sa palette. Pour mieux rendre visible ce qui structure ses tableaux. Une forme centrée, faite d'un entrelacs de couleurs en faisceaux, s'élance, verticalement vers le haut. Une lumière vient du fond : une lumière architecturée, une lumière de vitrail.>>


Condensation-1950.

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 Composition Paris 1950.

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 Composition Paris 1950.

 

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 Composition Paris 1950.

 

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 Composition Paris 1950.

 

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 Composition Paris 1950.

<<Cet ensemble de trois oeuvres  montre comment Staël passe du dessin à l'esquisse peinte, de la petite esquisse au grand tableau.Ici deux esquisses préalables nous permettent de vois le chemin parcouru depuis la mise en place de la composition jusqu'à sa migration et son agrandissement sur la toile, ou tout peut changer encore. Car Staël  procède par d'incessants recouvrements: d'abord peinte en noir, la forme énigmatique à droite du tableau s'éclaircit dans sa version finale. À l'inverse, on devine le rouge d'origine sous la forme noire du grand tableau. Chaque toile conserve ainsi, dans sa profondeur, la mémoire de son exécution.>>   

 

 

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Oiseau noir Paris 1950. 

<<C'est un tableau minuscule et pourtant un monde s'y déploie. Un triangle noir voltige tel un oiseau, dans un ciel de peinture-d'ou le titre donné par le collectionneur Pierre Granville qui achète l'oeuvre en 1950. Le jeu sur les formats du tout petit au très grand va s'imposer comme une pratique constante de la pratique de Staël.le petit est une peinture de poche que l'on peut emporter avec soi sur le motif, tandis que le grand est une aventure d'atelier. Mais ce changement de format -c'est à dire d'échelle, de manière de voir et de peindre-est surtout un remède constant contre la répétition et l'habitude,ces ennemis du peintre chercheur.>> 

 

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La Procession Paris 1950

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 Grande composition bleue Paris 1950.


 

Fragmentation- 1951 

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Composition Paris 1951.

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Le mur, composition Paris 1951.

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La ville blanche, Paris 1951.

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Composition Paris 1951.

<<Dans cette composition une forme centrale se dresse, monumentale, sur un fond ouvert et aérien. Ici règnent les pavés coloré, disjoints, ils semblent propices à l'expression de "la matière en mouvement". À Olga, sa soeur, Staël écrit en août 1951: "C'est l'axe qui est le plus important, la volonté, l'architecture. Il faut que tout cela monte bien, simple, coordonné, Dieu que c'est difficile la vie.">>   

 

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Composition Paris 1951.

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Les toits Paris 1951.

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Composition fond blanc Paris 1951.

<< Au plaisir de construire répond la nécessité de défaire: non pas de détruire mais de remettre en jeu les éléments du tableau, afin de conquérir de nouveaux accords, de nouveaux équilibres, de nouvelles lumières. C'est cela que cherche Staël dans cette composition Fond blanc. Ce tableau est un envol, une respiration. Le peintre fait voler en éclat les tesselles bien ordonnées des composition précédentes. En novembre 1951, il écrit:"Je pense pouvoir évoluer, Dieu sait comment, vers plus de clareté en peinture." 


Un an dans le paysage -1952. 

 

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Fleurs Paris 1952.

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Trois pommes en gris Paris 1952.

<< Certains tableaux de 1952 et en particulier ces Trois pommes en gris, permettent de comprendre comment Nicolas de Staël parvient a concilier exigence de renouvellement et continuité profonde.L'artiste reprend ici le vocabulaire formel des tessellles, ces éléments tendant vers le carré qui, tout au long de l'année précédente, servaient a engendrer des compositions abstraites. Désormais, le motif abstrait permet d'évoquer le monde sensible: individualisée, la tesselle se mue en pomme, tandis que le tableau devient nature morte.>>

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 Fleurs Paris 1952. 

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Fleurs grises Paris 1952.


 

Le spectacle du monde 1952/1953.

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Composition Paris 1952.

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Paysage 1952

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Étude de paysage 1952.

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Le Lavandou peint sur le motif 1952.

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Le Lavandou peint sur le motif 1952.

<< Peints sur les rives de la Méditerranée, ces petits cartons évoquant baigneurs, parasols et bord de mer restent restent pour Staël des études pour "des tableaux "à faire" plus tard dans son atelier parisien. Car il lui faut "du recul": "une peinture conçue faite dehors mais exécutée seule à seul à l'atelier aura toujours plus de concision", explique-t-il. Des exceptions restent toutefois possibles : "il se peut quand même que, sur une centaine d'études, il y en ait qui frapperont dans le mille, mais je n'en sait rien maintenant.">>    

 

 

 

 

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Mantes -La-Jolie peint sur le motif 1952.

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Parc des princes 1952.

 

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Parc des princes 1952.

<< Le 26 Mars 1952, Staël et sa femme, Françoise, assistent en nocturne au match de football France-Suède, au Parc des Princes. Fasciné par ce spectacle, le peintre entreprend une série de travaux sur ce thème. Dans ce tableau de très grand format, il reprend avec une monumentale nouvelle, le vocabulaire de ses paysages d'Île de France. Ici, lutte des formes et combat des joueurs se confonde absolument. À rené Char, Staël écrit en Avril : "Entre ciel et terre, sur l'herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi (....) quelle joie ! René, quelle joie !>>

 

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Parc de Sceaux 1952.

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Les Indes galantes 1953.


 

L'atelier -1953

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Bouteilles dans l'atelier Paris 1953. 

<< Le motif des bouteilles donnera lieu à de nombreuses variations de 1952 jusqu'aux ultimes travaux du peintre en 1955. Dans cette monumentale version de 1953, Staël emploie cet objet du quotidien une magistrale construction symphonique. Est-ce une nature morte, un paysage ou bien un ballet ? L'artiste parle de bouteilles qui "dansent" accomplissant ainsi son projet, formulé dès 1951, de "(s)' occuper sérieusement de la matière en mouvement". Le tableau est exposé au salon de Mai 1953 : dans Le Monde l'historien de l'Art André Chastel écrit que la salle se trouve "comme suspendue au souffle énorme et franc, largement posé, de la composition de Nicolas de Staël." >>  

 

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L'orchestre 1953.

<< Staël était un mélomane passionné: depuis 1950, il se rend régulièrement aux soirées organisées par Suzanne Tézenas, qui fondra bientôt avec Pierre Boulet, Le Domaine Musical. Dans cette composition grandiose tout en nuances de gris, un chef d'orchestre, vêtu de noir, se tient debout face à un ensemble symphonique. Certains éléments de l'orchestre se laisse deviner : les musiciens, debout ou assis, la silhouette d'un violon à gauche et d'une contrebasse à droite, ou encore le rideau de scène encadrant la composition. mais c'est surtout l'impression d'ensemble qui prime, et qui parvient à suggérer le dynamisme de l'orchestre comme la puissance musicale de son interprétation.>>     


 

Lumière -1953

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Mer et nuages Paris 1953. 

 

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Femme assise Ménerbes 1953.

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Portrait d'Anne;  Lagnes 1953.

<< Douze ans après avoir peint Jeanine, Nicolas de Staël, fait à Lagnes, le portrait d'Anne, leur fille. Avec ce retour à la figure, on mesure le chemin parcouru. Loin du classicisme mélancolique du portrait de Jeanine, ce tableau reformule autrement, la lutte à l'oeuvre dans les figures de footballeurs. La jeune Anne, qui a alors onze ans, prend dans la vision de son père, l'allure d'une figure hiératique, faite de masses colorées à peine jointes, dont la matière semble animée pour un combat sans répit.>>      

 

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 Deux vases de fleurs Lagnes 1953.

 

 

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Fleurs blanches et jaunes  Lagnes 1953.

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 Nature morte au tournesol Lagnes 1953.

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Table rose Provence 1953.

 

<<L'atelier, ce lieu clos, apparaît comme l'endroit idéal pour fouiller le monde dans sa profondeur. Dans un ensemble d'œuvres dédiées au motif de la table. Stael donne libre cours à son désir de travailler la matière dans son épaisseur. Il s'agit de donner à la pâte colorée toute sa force, par un travail conjoint de la texture et de la couleur. Cette table rose, simple forme rectangulaire ornée d'objets bleus, prend une réalité tangible. La peinture est faite pour être vue, certes, mais aussi pour engendrer la sensation du toucher.>>

 

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Les cyprès Provence 1953.

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Arbre rouge Provence 1953.

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Paysage Provence 1953.

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Arbres Provence 1953.


 

Sicile -1953/1954  

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Temple Sicilien. Lagnes 1953. 

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 Sicile. Ménerbes 1954.

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Agrigente. Ménerbes 1953/1954. 

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 Sicile. Ménerbes 1954.

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 Agrigente 1954

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 Agrigente. Ménerbes 1954. 

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Syracuse. Ménerbes 1954. 

  


 

Sur la route -1954

 

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Paysages, Ménerbes 1953/1954.

 

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 Grignan 1953.

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 Paysages, Ménerbes 1954.

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Bateaux sur la plage, Ménerbes 1954.

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 Marseille, Ménerbes 1954.

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Marseille, Ménerbes 1954.

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Les Martigues, Ménerbes 1954.

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Étang de Berre, Ménerbes 1954.

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Paysage sur fond rose, Ménerbes 1954.

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Trois  poires, Paris 1954.

<<Parfois, trois fois rien suffit le tableau se fait leçon d'économie picturale. Quelques fragments de traits esquisses pour instaurer l'espace et la forme, et puis la couleur, gris-bleu, gris-vert, gris beige. Pas de contrastes, uniquement des nuances, dans le ton, dans le geste, dans la qualité de la touche. Nicolas de Staël, l'homme du Parc des Princes et de la peinture comme un combat, sait aussi être un peintre de la délicatesse: de l'art comme recherche musicale des intervalles, et du silence.>>

 

 

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Le pont des arts la nuit, Paris 1954.

<<Le noir est un lieu : un espace profond d'ou peut surgir un monde.

Dans ce nocturne parisien, peint entre deux échappées au Sud et au Nord, l'artiste cherche les conditions d'une apparition. Le bleu du ciel renforce le noir des bâtiments, tandis que le blanc des tours de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle suffit à éclabousser la nuit de sa lumière.

Le noir, qui était si présent dans les premières années, revient ici sous une allure nouvelle : non plus opaque, mais profond, spatial et lumineux.>>

 

 

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Plage de Calais, 1954.

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Nature morte au billot, Paris 1954.


 

Antibes -1954/1955. 

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Nu bleu couché , Antibes 1955. 

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Nature morte en gris, Antibes 1954.

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Coin d'atelier fond bleu, Antibes 1955.

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Les bouteilles noires, Antibes 1955.

IMG_8451.jpegLe saladier, Antibes 1954.

<<Jaillissant dans le geste du peintre, le coup de pinceau coïncide ici avec la forme elle-même, celle d'une feuille de salade. Dans ce tableau, Staël conjuque ambition picturale et émerveillement devant la vie la plus triviale. Il est le peintre des choses, de l'enchantement qu'elles procurent à qui sait vraiment les regarder.

Il est aussi ce chercheur inlassable qui, s'affrontant à un genre aussi classique et codifié que la nature morte, parvient à donner présence, densité et fraîcheur à ce qu'il peint.>>

 

 

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Le bocal, Antibes 1955.

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Nature morte au pot et pinceaux, Antibes 1955.

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Pots et pinceaux dans l'atelier, Antibes 1955.

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L'étagère, Antibes 1955.

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Nature morte en gris, Antibes 1955.

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Les poissons, Antibes 1955.

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Bateau de guerre, Antibes 1955.

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Les mouettes, Antibes 1955.

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Marine la nuit, Antibes 1954.

<<Nicolas de Stael n'a eu de cesse de faire de son art une pratique aventureuse, ouverte a l'invention et au risque. Dans cette marine, sujet tant de fois affronte par le peintre, ce dernier aborde le motif du bateau de facon nouvelle. Travaillé en masses colorées bleu vert, sous lesquelles se nichent des rose-orange, le navire est a la limite de la dislocation, comme si la nuit s'emparait de lui. Comme si, plus encore, le travail d'étalement de la couleur, cette recherche d'une qualité picturale particulière, venait l'emporter sur la construction de la forme.>>

 

 

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Le bateau, Antibes 1955.

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Le fort carré d'Antibes, Antibes 1955.

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Bouteilles grises, Antibes 1955.

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Le concert, Antibes 1955.

Le 16 mars, Nicolas de Staël se suicide, laissant de nombreuses toiles inachevées, dont son fameux Concert - le plus grand tableau qu'il ait jamais entrepris. Encore plein de l'émotion éprouvée au Théâtre Marigny à Paris, les 5 et 6 mars 1955, où l'on jouait Webern et Schönberg, l'artiste condense sous une forme renouvelée sa longue passion pour la musique et son spectacle visuel.

Cette œuvre monumentale a rejoint les collections du musée Picasso d'Antibes en 1986 et y est depuis exposée de manière permanente, a quelques pas du dernier atelier de Staël.

 


 

 

Cette exposition est une des rares à nous montrer tous ces tableaux peints dans l'urgence, car comme l'explique sa fille Anne, Nicolas de Staël "n'avait pas le temps, il vivait dans un autre temps: un temps tellement pressé, une urgence. Comment n'a-t-il jamais lâché l'urgence ? il est mort au bout de l'urgence." 

 

 « C’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux », écrivait-il. 

 

Anne de Staël, quel souvenir conservez-vous de votre père ?

<<C’était quelqu’un de charmant qui travaillait tout le temps, il n’y avait pas de samedi ou de dimanche. Sauf quand René Char venait déjeuner et qu’ils allaient se promener au parc Montsouris. Il ne se reposait jamais, pouvait peindre plusieurs tableaux en même temps. Si une toile était inachevée, il continuait à voir ce qu’il pourrait peindre. Il ne se débarrassait pas non plus d’une toile, en se disant voilà, c’est fini. Mon père était incroyablement habité par sa peinture…>> 

<<Dans sa frénésie de peindre il côtoie sans cesse l'abîme, trouvant des accords que nul autre avant lui n'avait osé tenter. Peinture tendue, nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l'image des dernières toiles de Vincent van Gogh qu'il rejoint dans le suicide.>>

 

 

Nicolas de Staël refusait les étiquettes et les courants, dans une évolution continue, de compositions, fragmentations, condensations tout au long de ses voyages ou sur la route; après avoir peint toute sa vie, sans relâche, des centaines et des centaines de toiles d'une puissance incroyable, en urgence, comme pour accomplir une mission qu'il aurait terminée à Antibes, trop jeune à 41 ans, le peintre épuisé a disparu de ce monde, ou il n'avait pas le temps, pour retrouver la paix dans un autre monde ou le temps n'existerait pas. 

 

Anne de Staël :<< Il n'avait pas le temps mais le temps était la matière première de son travail.>>

 

 

ANNE VR("-_-")XXX  

 

 

 



31/10/2023
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