LES IMPRESSIONNISTES SEPTIÈME PARTIE : MARY CASSATT/CAILLEBOTTE
Autoportrait
Mary Cassatt 1845/1926
Née à Pittsburg aux États -Unis ,fille d'un banquier ,elle vient en Europe pour visiter les musées .Elle achète des tableaux de Degas et devient son ami ;ce qui pour Degas " le misogyne"n'est pas peu dire ;ils ont tous les deux le sens de l'importance de la classe à laquelle ils appartiennent et en même temps un égal dédain des conventions .
ils ont le même caractère aigu ,froidement raisonneur,la même prédilection pour le dessin . C'est Degas qui lui conseille de se joindre aux "impressionnistes "
" Child drinking milk" 1868
Le Salon de Paris accepte ses peintures :
"Sur le balcon durant le carnaval "(1872)
" Le Torero et la jeune fille "(1873)
"Ida "(1874).
Mary s'installe à Paris. Elle continue ses études auprès de Couture.En 1875, son Portrait de Lydia est d'abord refusé par le Salon de Paris puis est accepté après qu'elle en eut assombri le fond.
"Lydia"( Mary fera de nombreux portraits de sa soeur Lydia)
"Sa mère lisant le figaro" 1878
Lorsqu'en 1877, son dernier tableau est refusé par le Salon, Degas l'encourage à exposer au quatrième salon des impressionnistes.
Elle y expose en 1879 son tableau :
"Lydia dans une loge portant un collier de perles"
et "La tasse de thé"
"La Loge " 1880
Mary Cassatt se sent à l'aise dans le milieu impressionniste. Mary Cassatt est une figure un peu atypique dans le groupe des impressionnistes, portraitiste plus que paysagiste, elle les rejoint cependant dans son goût pour le travail à l'extérieur,son sens des couleurs et sa recherche du réalisme qui n'est pas incompatible avec une forme de lyrisme et de sentimentalisme qui lui est propre. Sans être à proprement parler un disciple de l'un d'entre eux, elle s'entretient fréquemment avec Degas et admire Pissaro aux côtés duquel le hasard la fait travailler. Elle se lie d'amitié avec Berthe Morisot.
Elle exerce l'activité d'agent et de conseillère de grands amateurs de peinture, notamment auprès du couple Louisine et Henry Osborne Havemeyer (étudiante à Paris, elle avait été la condisciple de Louisine) et collabore avec Paul Durand-Ruel lorsqu'en 1886 celui-ci et son fils Charles partent aux États-Unis avec quelque 300 tableaux de l'école impressionniste.
"Interior of a tramway passing a bridge " 1890/1891
" The afternoon tea party" 1890/1891
"La Coiffure" 1890/1891
" Mother's kiss" 1891
"Baby reaching to an apple" 1893
Elle continue sa série de portraits de femmes et d'enfants.Selon Segard, c'est durant la période de 1890-1910 qu'elle atteint le sommet de son art, synthèse heureuse entre l'ascétisme de la gravure japonaise et l'abondance de coloris de sa période impressionniste, évoluant au gré de son humeur entre ces différentes tendances.
"Reading to her daughter" 1910
<< Américaine elle s'est faite française par son assidue participation aux expositions des impressionnistes .Elle est l'un des rares peintres que Degas ait conseillé .Miss Cassatt s'est spécialisé dans l'étude des enfants et elle est peut être l'artiste de ce temps qui les a le plus originalement compris et exprimés .Certains de ses pastels valent des Manet et des Degas par la large exécution ,l'éclat et la finesse des tonalités .........>>(Camille Mauclair)
Gustave Caillebotte 1848/1894
Reconnaissons à Gustave Caillebotte le grand rôle qu'il a joué auprès des impressionnistes !!
C'est un nom qui ,à priori, évoque plus un collectionneur ou un mécène qu'un peintre car il avait un grand discernement pour repérer les talents et acheter des oeuvres comme "le moulin de la galette"de Renoir ,"les régates à Argenteuil "de Monet,"le balcon" de Manet .Venant en aide aussi à Pissarro et finançant régulièrement les expositions des impressionnistes .Gustave Caillebotte réunissaient les impressionnistes ,leur trouvait des locaux ,les aidaient aux accrochages et aux préparations des vernissages ;il a joué un rôle très important d'ami et de mécène pour ceux qui étaient alors rejetés .
Il laisse cependant derrière lui un certain nombre de belles oeuvres en temps que peintre lui-même ,peu connues du grand public mais émanant d'un talent certain .
Martial et Gustave ,les deux frères Caillebotte
En 1860, la famille acquiert une vaste propriété sur 11 hectares à Yerres.
Le 14 août 1861, Martial Caillebotte père, devenu juge au tribunal de commerce de la Seine est nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1866, Martial Caillebotte père fait construire un hôtel particulier de trois étages sur un terrain acheté à la ville de Paris, à l'angle des rues de Miromesnil (devenu le nº 77) et de Lisbonne (le nº 13), où la famille emménage l'année suivante.
Gustave Caillebotte
La famille Caillebotte a fait fortune dans la vente de draps aux armées de Napoléon III, la boutique nommée Le Lit militaire était installée au 152 de la rue du Faubourg-Saint-Denis.Gustave est né d'un troisième mariage .En 1857, Gustave Caillebotte entre au lycée Louis-le-Grand. Il obtient en avril 1869 le « diplôme de bachelier en droit ».
Après obtention de sa licence en droit, Caillebotte est mobilisé lors de la guerre franco-prussienne et participe à la défense de Paris dans la Garde Mobile. La même année, il entre alors dans l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat. En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts, mais il n'y restera qu'un an.
En , son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien —c'est aujourd'hui l'une de ses plus célèbres œuvres présentées au musée d'Orsay. Éric Darragon note que « cet échec a dû heurter les convictions de l'artiste et le confirmer dans une opinion déjà acquise à la cause d'un réalisme indépendant.
Il va devenir un intransigeant lui aussi et ne reviendra plus devant les jurés [...] ».
Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes.Caillebotte présenta des toiles lors des expositions impressionnistes qui eurent lieu en 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882.
Caillebotte peignit quelque 500 oeuvres dans un style souvent plus réaliste que celui de ses amis impressionnistes.
À l'automne 1878, la mère de Gustave Caillebotte décède En 1879, Gustave et Martial s'installent au 31 boulevardHaussmann, L'hôtel de la rue Miromesnil est revendu le 3 juin 1879, le 19 ils vendent la propriété d'Yerres.
Le peintre s'illustrera particulièrement dans des vues des rues de Paris faites depuis des balcons élevés, dans des scènes de la vie ouvrière, dans des paysages naturels de jardins et parcs.
En 1881 avec le Déjeuner des canotiers ,tableau de Renoir le peintre rend hommage au peintre Gustave Caillebotte,assis au premier plan à droite à califourchon sur une chaise.
À partir de 1886, Caillebotte peint de moins en moins.Il s'adonne à ses passions que sont le bateau et le jardinage notamment à partir de 1887, date à laquelle son frère Martial se marie.
Gustave Caillebotte quitte donc l'appartement qu'ils occupaient tous les deux et s'installe définitivement au Petit-Gennevilliers,dans une demeure qu'il avait achetée vers 1880 après la vente du domaine familial d'Yerres. Caillebotte peint alors les alentours du Petit-Gennevilliers.
Sa maison était entourée d’un très grand jardin et d’une imposante serre où il passait beaucoup de temps, plantant et bouturant avec ses quatre jardiniers. Nombreuses sont les œuvres des dernières années consacrées à ces capucines, chrysanthèmes et autres orchidées. les talents de jardinier de Gustave Caillebotte étaient reconnus par tous et des correspondances régulières s'échangeaient . Monet lui-même sollicita ses conseils quand il entreprit de concevoir son jardin de Giverny.
Selon son testament, il lègue à sa mort soixante-sept tableaux impressionnistes de sa collection personnelle à l'Etat, qui n'en accepta finalement que trente-huit, après deux ans de négociations menées par Renoir, exécuteur testamentaire de Caillebotte, et de violentes polémiques:
« Je donne à l’État les tableaux que je possède ; seulement comme je veux que ce don soit accepté et le soit de telle façon que ces tableaux n'aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre, il est nécessaire qu'il s'écoule un certain temps avant l'exécution de cette clause jusqu'à ce que le public, je ne dis pas comprenne, mais admette cette peinture.
Ce temps peut être de vingt ans ou plus ; en attendant,mon frère Martial et à son défaut un autre de mes héritiers les conservera. Je prie Renoir d'être mon exécuteur
testamentaire et de bien vouloir accepter un tableau qu'il choisira ; mes héritiers insisteront pour qu'il en prenne un important »Gustave Caillebotte .
Le 11 mars 1894, Renoir informe par une lettre la direction des Beaux-Arts, Henri Roujon, que Gustave Caillebotte, décédé le 21 février 1894, lègue à l'État sa collection, comprenant soixante-sept œuvres, de Degas, Cézanne, Manet, Monet, Renoir, Pissarro et Sisley.
L'Académie des Beaux Arts protesta officiellement contre l'entrée de ces tableaux au musée du Luxembourg, en qualifiant l'événement d' "offense à la dignité de notre école".
Voilà je voulais finir ce voyage autour des impressionniste par celui qui fût le premier à les connaitre ,à les aimer ,à les aider ,à les acheter, et à faire en sorte qu'il puissent exposer ensembles et plus tard être "reconnus" par l'état et par tous .
Et comme les vrais talents cachés Caillebotte ne se mit jamais"en avant" . Bien sur je n'ai pas parlé de certains peintres "néo" ou "post" impressionnistes ou même "réalistes"ou "sans famille"contemporains de ces derniers car il auront leur place le moment venu.
Il convient aussi de souligner l'importance de Durand-Ruel qui a parié sur les impressionnistes ,a spéculé ,il a été le"génie" qui a entrepris de faire triompher les impressionnistes alors qu'ils étaient méprisés par beaucoup et surtout par l'académie de la peinture et par l'état .Mais Durand-Ruel était avant tout un marchand d’art. Quelqu’un qui gagnait de l’argent en achetant et vendant des tableaux, bref qui faisait commerce de l’art. Pour qui, la culture était une marchandise. S’il aimait sincèrement les œuvres, au point de refuser de vendre certaines des plus belles toiles de Renoir ou Monet,il a néanmoins fait fortune en sachant acheter au bon moment et attendre suffisamment longtemps pour vendre à des prix très élevés.
Bien sur Henri Rouart fut aussi un collectionneur mais surtout"un ami " des impressionnistes notamment de Degas ,Renoir et Manet . Sa fortune professionnelle l’autorisait non seulement à financer, avec Gustave Caillebotte, les expositions impressionnistes mais aussi à se constituer, dès la fin des années 1860, une collection privée d’une très grande qualité. L’hôtel particulier qu’il possédait, rue de Lisbonne, à Paris, était l’écrin d’un très grand nombre d’œuvres, qu’il choissait le plus souvent avec son ami Degas (1834-1917). Ce dernier l’encourageait notamment à soutenir des artistes qui lui étaient contemporains, et souvent décriés par l’Académie.
N'oublions pas Ambroise Vollard qui révéla Paul Cézanne, Paul Gauguin, Vincent Gogh, Henri Matisse, Pablo Picasso Avant-gardiste en matière d'art moderne, il se lia d'amitié avec les plus grands peintres de la fin du XIX ème siècle et du début du XX ème siècle.
L'Impressionnisme demeure une des phases les plus importantes de l'histoire de l'art moderne ,une phase à laquelle succéda ,vers 1886,un autre mouvement artistique dont les protagonistes sortirent en partie des rang même de l'impressionnisme .c'est précisément l'un d'eux Gauguin ,qui a formulé les problèmes qui préoccupaient les artistes inquiets de "dépasser" l'"impressionnisme" :
<< Il fallait livrer corps et âme à la lutte ,lutter contre toutes les écoles ,toutes sans distinction ,non point en les dénigrant ,mais par autre chose affronter non seulement" l'Officiel" mais encore "les Impressionnistes " les" néo-impressionnistes" ,l'ancien et le nouveau public ....s'attaquer aux plus fortes abstractions ,faire tout ce qui était défendu ,et reconstruire plus ou moins heureusement ,sans crainte d'exagération avec exagération même .Apprendre à nouveau ,puis une fois su,apprendre encore .vaincre toutes les timidités ,quelque soit le ridicule ,qui en rejaillit-devant son chevalet le peintre n'est esclave ,ni du passé ,ni du présent, ni de la nature ,ni de son voisin -lui encore et toujours lui >>
(Roger Marx critique d'art et inspecteur général des musées des départements au ministère des Beaux-Arts. 1859/1913)
Tout est dit et bien dit
ANNE VR (-_-)xxx
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