LES BAROQUES DEUXIÈME PARTIE : GEORGES DE LA TOUR LE FRANÇAIS
Saint Jérome
On n'a identifié jusqu'ici aucune relique de la vie de La Tour : portrait, objet personnels, livres, demeures, ainsi que sa tombe, tout semble avoir disparu.
La découverte du corps de Saint Alexis
Né dans une famille de boulangers, Georges de La Tour semble recevoir une bonne éducation et trouver en Lorraine un milieu propice à l'apprentissage de son art. Fixé en 1620 à Lunéville, la ville natale de son épouse, il obtient du duc de Lorraine d'importants privilèges qui vont lui permettre de mener la vie d'un noble fortuné.
Les mangeurs de pois
Il conserve sa position après l'occupation du duché de Lorraine par les troupes françaises et, en 1639, il obtient même le titre de peintre ordinaire du roi. On ne connaît de lui qu'environ soixante-quinze œuvres – dont une quarantaine sont authentifiées. Les multiples répliques, telles que celles de son Saint Sébastien soigné par sainte Irène, sont la preuve de sa notoriété.
Saint Jean-Baptiste dans le désert
La Madeleine pénitente
Il semble possible de distinguer une première période (1620-1630), nettement marquée par le réalisme d'inspiration caravagesque, peut-être découvert lors d'un séjour du peintre en Italie (1610-1616) :
en témoignent notamment la série du Christ et les douze apôtres ou leSaint Thomas du Louvre.
On distingue les scènes diurnes et les scènes nocturnes.
Les tableaux diurnes se situent dans la période 1620-1640. Le style est inspiré de Caravage, tant en ce qui concerne la lumière que les gestes et les regards qui structurent l’esthétique de la toile .
Les premières sont traitées dans une lumière froide et claire, avec une précision sans concession:
Saint Jérôme pénitent, 2 versions
le Joueur de vielle.
Le vielleur aveugle
L'influence du Caravage, se sent aussi dans le choix de scènes de genres mettant en scène tricheries et duperies comme dans les tableaux suivant:
Le tricheur à l'As de carreaux
Les secondes scènes dites nocturnes sont baignées dans une lumière artificielle, afin d'exclure la couleur – une tache de rouge vif venant seule, d'ordinaire, animer la gamme des bruns – et de ramener les volumes à quelques plans simples
la Femme à la puce
La femme à la puce:
« Cette œuvre est d’autant plus fascinante qu’elle allie le réalisme cru du personnage féminin à une modernité plastique saisissante :
nudité du fond, unité de la lumière, géométrisation des formes contribuent à une stylisation audacieuse. Dans l’espace dépouillé de la partie gauche de l’œuvre, la chandelle allumée éclaire toute la toile, attire le regard et concentre l’attention.
La lumière douce qui en émane confère à l’œuvre une atmosphère de calme, voire de recueillement. Loin de se complaire dans la seule description du visible, Georges de La Tour invite son public à dépasser le sujet de son œuvre en suggérant ce qu’on ne peut pas voir : n’est-ce pas la profondeur de l’âme humaine, dans son éclat et son dénuement, qu’il a voulu représenter ? »
Commentaire Musée lorrain
le Nouveau-né
la bougie est très importante, car c'est une diffusion de lumière très intime .
Le style unique qu'il a développé, ainsi que sa prédilection pour des sujets nocturnes au cadrage serré, où la source de lumière n'est la plupart du temps qu'une chandelle, permettent également bien souvent de reconnaître d'emblée un tableau comme étant de sa main ou, tout du moins, de son école.
La Madeleine au miroir
L'éducation de la Vierge
Le jeune chanteur
Les joueurs de dés
Georges de La Tour fascine par sa rigueur géométrique et par son luminisme voué à l'essentiel. Il emprunte ses thèmes, volontiers répétés, au répertoire caravagesque des années 1610-1620 (la Diseuse de bonne aventure ; la Madeleine à la veilleuse).
La Madeleine à la veilleuse
Georges de La Tour transcende le quotidien, fige jusqu'aux gestes les plus violents (Rixe de musiciens) et préfère d'ordinaire l'immobilité, le silence, la méditation. Il installe dans chacune de ses œuvres, qu'on devine lentement mûries, une nécessité plus rigoureuse encore que celle de son contemporain – et sur tant de points son contraire – Nicolas Poussin.
De là viennent la force que prend le moindre détail et l'audace exceptionnelle de compositions faites avec des moyens en apparence très simples (Job raillé par sa femme). De là aussi vient l'assimilation de nombre de tableaux (Saint Joseph charpentier ; Saint Jean-Baptiste au désert) au grand courant stoïcien qui traverse l'époque et à la mystique lorraine (saint Pierre Fourier).
C'est en pleine gloire qu'il succombe, sans doute victime de la peste. Son fils Étienne, probablement son collaborateur depuis 1646, obtient à son tour le titre de peintre ordinaire du roi dès 1654.
Illustre en son temps, puis complètement oublié,Georges de La Tour a retrouvé au XX èm siècle la place éminente qui lui revient dans l'histoire de la peinture française. Son œuvre, telle qu'elle a été reconstituée, est surtout faite de tableaux religieux et de scènes de genre.
ANNE VR(-_-)xxx
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