YAËL COJOT-GOLDBERG, LE LAC MAGIQUE
Résumé au dos du livre :
C’est un lac au Canada où, le matin, seules les femmes ont le droit de se baigner. A la faveur de ce rituel, le temps d’un été inoubliable, l’auteure renoue avec une féminité jusqu’ici contrariée.
Est-ce la beauté réparatrice de la nature ? Le lien avec ces femmes bavardant sur les rochers ? Tout ce qui lui faisait fait peur – partager un repas avec des inconnus, nager la tête sous l’eau, dire les choses et mener sa vie – semble désormais possible.
Yaël Cojot -Goldberg, 48 ans, est scénariste et réalisatrice, Le Lac Magique est son premier récit littéraire.
Yaël Cojot-Goldberg écrit comme elle parle, doucement mais fermement, on sent la force d'une énergie, peut-être trop longtemps retenue par le quotidien, qui se libère et nous raconte une autre libération, celle du corps, qui tel un oignon, entouré de ses nombreuses couches protectrices se dénude pour être, enfin "lui-même". Dans cette immersion aquatique, c'est comme si Yaël était retournée dans un endroit originel ou elle était bien, dans le liquide amniotique " bercée" par sa mère et "en sécurité , à sa vraie place":
« J'écoute sous l'eau ce silence si particulier du lac, sa berceuse. Je n'ai, de ma vie entière, jamais eu le sentiment d'être si parfaitement au bon endroit, au bon moment. Mon corps fait le lien entre la terre et le ciel, entre l'eau et l'air. "Je suis moi", me répété-je en boucle comme pour vérifier l'effet sonore de cette révélation. Je suis moi. Je suis moi. »
Pour le philosophe grec Thalès (624-546 av. J.-C.), l'élément primordial est l'eau qui permet la vision de l'unité du cosmos, il met l'accent sur la vie, le fait que la nature est vivante et que « tout est plein d'âmes » .
Le livre de Yaël révèle une écriture qui coule (tout nous ramène à l'eau) et se répand avec un naturel qui n'appartient qu'à ceux qui savent écrire, et à ceux qui sont vrais.
Comme dans la maïeutique Yaël libère son corps pour exprimer le savoir caché en elle et accéder à sa partie divine, elle se "découvre" pour plonger dans l'eau douce de la liberté. Elle n'est pas seule dans cette quête, entourée d'autres femmes, qui l'ont amenée jusqu'à ce lac, Yaël trouvera aussi l'amitié tacite de celles qui sont retournées à la source d'une vie sans fioritures ni mensonges.
Si le fait de se baigner nue se révèle être un vrai plaisir, le fait de pouvoir le faire avec d'autres femmes demande assurément beaucoup de courage et d'humilité car il faut pouvoir supporter "le regard des autres" sur sa propre nudité et ce n'est pas rien.
C'est un livre qui se lit facilement et qu'on a pas envie de quitter mais ne vous y trompez pas il est plein de philosophie et de réflexions sur les conséquences des actes ou non-actes de nos parents qui peuvent provoquer en nous des fêlures très douloureuses que nous cachons avec une armure en béton.
ANNE VR(-_-)XXX
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