BOUCHER, PEINTRE DES GRÂCES ET DE LA MYTHOLOGIE
François Boucher, né le 29 septembre 1703 à Paris où il est mort le 30 mai 1770, est un peintre français, représentatif du style rococo.
Fils unique d’Élisabeth Lemesle et de Nicolas Boucher, maître peintre et dessinateur de l’Académie de Saint-Luc, il reçoit les premières leçons de son père, mais il montrait de telles dispositions que celui-ci décida de le faire travailler sous une direction plus qualifiée que la sienne.
La mythologie
Vers 1720, il entre, âgé de 17 ans, dans l’atelier de Lemoyne, qui l’initia aux secrets de la peinture décorative et des grandes scènes mythologiques, dans lesquelles il était spécialisé.
Gravure La missive
En 1721, il fit, pour Cars, les vignettes de l’Histoire de France depuis l’établissement de la monarchie française dans les Gaules de Gabriel Daniel, gravées par Baquoy. Entretemps, il avait commencé à pratiquer l’art de la gravure.
Gravure Venus avec Héros
Boucher et Watteau
Boucher trouva dans les œuvres de Watteau, qui venait de mourir, en 1722, tous les éléments de sa propre inspiration.
Portrait de Jean de Julienne avec un dessin de Watteau-par François Troy -1722-
Quand Watteau,son grand ami meurt en 1721, Julienne entreprend de créer un recueil assemblant les dessins et les toiles de Watteau grâce à des reproductions gravées. Il constitue quatre volumes. Les deux premiers, en 1726, « Les Figures de différents caractères » rassemblent des personnages d’après les dessins de Watteau.
Les 24 livres par jour que donnait, à cette époque, Jullienne à Boucher, pour prix de son travail lui faisaient la vie assez facile mais, très épris de son art, il voulait entrer à I‘Académie et s’efforçait de perfectionner sa technique, travaillant à la fois le dessin, la gravure et la peinture.
En 1723, il concourut au prix de l’Académie de peinture, dont le sujet était « Evilmérodach, fils et successeur de Nabuchodonosor, délivré des chaines dans lesquelles son père le retenait depuis longtemps » et remporta le premier prix.
Âgé d’à peine vingt ans, il ne possédait pas encore la faveur dont il devait jouir plus tard et l’opposition du duc d’Antin, directeur général des bâtiments, l’empêcha d’obtenir son envoi à Rome comme pensionnaire du roi.
En attendant qu’une pension pût lui être attribuée à l’école de Rome, il continua à graver pour Jullienne les 130 pièces des Figures de différents caractères et les grandes planches de Watteau. En 1725, il exposait pour la première fois, quelques tableaux à l’Exposition de la jeunesse de la place Dauphine.
Agréé dès son retour à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le 24 novembre 1731, il devint immédiatement le peintre mondain, le portraitiste semi-officiel des femmes à la mode, épouses ou maîtresses des financiers, gagnant une fortune rapide et un renom considérable.
Le 30 janvier 1734, il est reçu comme peintre d'histoire, à l’Académie royale sur présentation de son tableau de 1732, Renaud et Armide(Rinaldo and Armida).
Le modèle de la blonde Armide est Marie-Jeanne Buseau, la jeune fille de 17 ans qu’il épousera le 21 avril 1733.
Au dire de ses contemporains, Marie-Jeanne était remarquablement jolie, et Boucher semble s’en être souvent inspiré dans ses créations de jeunes beautés radieuses et triomphantes. Elle posa également pour d'autres peintres de leur entourage.
Le 2 juillet 1735, il est nommé, avec Carle Van Loo et Natoire, adjoint à professeur de l'Académie.
Peintre de la cour du Roi
Même s'il a été marqué par le style du peintre Lemoyne, Boucher trouve vers 1736 son style propre en devenant, en peinture, le maître incontesté du style rocaille.
Principal peintre du rococo français, il devient le peintre à la mode.
Il obtient la faveur de Madame de Pompadour dont il fera à plusieurs reprises, le portrait et composera pour elle ses œuvres les plus raffinées dans les années 1650, ainsi que des décors pour son château de Bellevue et pour son boudoir de Crécy
La Marquise de Pompadour
La Marquise de Pompadour
Louis XV
Philipe d'Orléans
Associé avec le marchand d'art Edme-François Gersaint (dont Watteau a peint l'enseigne en 1720), François Boucher est l'introducteur du goût pour les chinoiseries, des objets et des artéfacts venant de Chine, du Japon ou du royaume de Siam.
Certains de ses objets apparaissent en second plan dans ses tableaux " Femme allongée au divan" (Frick Collection, New York).
" La toilette, 1742" ( Museo Nacional Thyssen-Bornemisza), Madrid,
Sa collection de chinoiseries est cataloguée en 700 lots et dispersée lors de la vente après son décès.
Maître particulièrement prolifique, Boucher a abordé tous les genres : peinture religieuse, sujets mythologiques, scènes rustiques, paysages, animaux, décorations de monuments et de maisons particulières, modèles de tapisserie. C’est peut-être le plus célèbre peintre et artiste décoratif du XVIIIe siècle, dont on a pu dire qu’il était l’un des génies les plus purs.
Boucher estimait lui-même, un an avant sa mort, avoir produit plus de dix mille dessins, mais trouvait encore le temps de travailler dix heures par jour à des représentations idylliques et voluptueuses de thèmes classiques, mythologiques et érotiques, d’allégories décoratives et de scènes pastorales.
Les frères Goncourt tentent d'arriver à un jugement équilibré, considérant le succès extraordinaire de Boucher et les objections de ses critiques.
« Boucher est un de ces hommes qui signifient le goût d'un siècle, qui l'expriment, le personnifient et l'incarnent ».
Malgré leur admiration, ils concluent :
« Il est simplement un peintre original et grandement doué, à qui il a manqué une qualité supérieure, le signe de race des grands peintres : la distinction. Il a une manière et n'a pas de style. […] La vulgarité élégante, voilà la signature de Boucher. […] Pour tout dire et oser un terme de l'argot des ateliers qui peint un peu durement son talent : il est « canaille » ».
Boucher ne cherche pas à reproduire la réalité. C'est un peintre précieux et sensuel, utilisant des coloris brillants, des lignes serpentines et une profusion d'accessoires pittoresques. Sa prédilection pour les nus féminins lui vaut, de son vivant, le surnom de « peintre des Grâces ».
Le Rococo a connu son apogée pendant le règne de Louis XV, monté sur le trône en 1922 ; François Boucher et son élève Fragonard furent accusés de marivaudage, badinage amoureux, intimité compromettante et de frivolité. Mais plus grave, accusés de faire l'apologie de la prodigalité de la noblesse, d'être à l'encontre de la morale de l'église et d'aller dans le sens des philosophes de lumière comme Rousseau et Voltaire.
Le style Rococo passe de mode avec l'arrivée du néoclassicisme vers 1760.
ANNE VR(-_-)XXX
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