ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

ÉGLISE SAINT GERMAIN DES PRÈS, STYLE ROMAN/GOTHIQUE.

 

 

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La Restauration/Rénovation de l'intérieur de L'église Saint Germain des Près, située sur la place du même nom dans le sixième arrondissement de Paris, qui a commencé en 2016 et s'est achevée en 2020 est spectaculaire.

Le décor passe de l'obscurité à la lumière et de la non couleur à un arc en ciel magnifique.

La voute est d'un bleu lapis lazuli avec des étoiles dorées et les colonnes sont d'un vraie rouge coquelicot, toutes ces années de poussières et de murs noires/jaunis sont effacées. C'est comme si un ouragan de nettoyage avait lavé l'église.  

 

 

 

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Arcs-boutants et chevet ont été construits au XIIe siècle. Ces arcs-boutants sont considérés comme les plus anciens d'Ile-de-France. Le chevet était autrefois dominé par deux tours du XIe siècle. Elles ont été détruites au XIXe. 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

 

L'église se compose principalement d'un clocher-porche construit entre 990 et 1014.

 

Le style architectural est roman avec du gothique.

 

Saint-Germain-des-Prés était la nécropole royale des rois mérovingiens, VI ème et VII ème siècles. De nombreux rois de la première dynastie et leurs épouses y furent inhumés.

Il y avait là une basilique et un monastère qui furent dédiés à saint Germain vers 754, en mémoire de l'évêque de Paris.


L'abbaye est détruite par les Normands à la fin du IX ème siècle, réédifiée à la fin du X ème. Les bâtiments monastiques sont reconstruits au début du XIIIe siècle. Jusqu'au XVIII ème siècle, l'abbaye est un centre spirituel, intellectuel et artistique, célèbre pour ses moines copistes.

À la Révolution, l'abbaye est dissoute. Les bâtiments servent de raffinerie de salpêtre, ce qui cause des dégâts considérables. Elle est rendue au culte en 1803.

Au XIX ème siècle, des restaurations sont entreprises par les architectes Godde et Baltard. C'est avec Baltard que l'église s'orne de nombreuses fresques et de tableaux. 

Il subsiste aujourd'hui principalement l'église et le palais abbatial. La construction de l'abbatiale, tour et nef, remonte à l'époque romane ; elle est considérée comme l'un des plus anciens édifices religieux de Paris qui subsistent à ce jour, avec les églises Saint-Julien-le-PauvreSaint-Pierre-de-Montmartre et Saint-Germain-de-Charonne.

C'est en même temps le monument religieux le plus remanié de Paris. À l'instar de nombreuses autres églises parisiennes, l'église est en partie cachée par des constructions mitoyennes, notamment au nord, où seule la troisième travée du chœur reste libre.

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Orientée un peu irrégulièrement avec une légère dérivation de l'axe vers le nord-ouest du côté de la façade, l'église répond à un plan cruciforme.

 

Une nef de cinq travées est accompagnée de bas-côtés et d'un transept largement débordant d'un chœur comportant quatre travées droites et une abside en hémicycle, deux collatéraux du chœur dont la troisième et la quatrième travée sont bordées de chapelles carrées .

 

 

 

 


 

  Photo Anne Vallery-Radot 

 

Il faut noter que la nef n'est pas alignée sur l'axe du clocher-porche, et le chœur n'est pas aligné sur l'axe de la nef et de la croisée du transept. Nef et chœur ont la même longueur : 35 m.

 

 

 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

 

  

La largeur de l'édifice atteint 30 m au niveau du chœur, et la hauteur sous les sommets des voûtes du vaisseau central du chœur est 20 m. Toute l'église est voûtée d'ogives, mais seulement le chœur et ses collatéraux et chapelles le sont d'origine.

  

  

Cinq chapelles rayonnantes, dont la chapelle d'axe d'origine a été remplacée par la chapelle de la Vierge, de dimensions plus importantes.

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Chœur et abside ont été construits au XIIe siècle et portent tous deux la marque du gothique primitif. L'élévation du chœur est calquée sur celle de la cathédrale de Sens. 

 

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  Photo Anne Vallery-Radot  

Les colonnes viennent de la première basilique mérovingienne. Les très classiques vitraux de l'abside ont été exécutés, au XIXe siècle, par Alfred Gérente sur des dessins d'Hippolyte Flandrin (élève d' Ingres).

 

 


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  Photo Anne Vallery-Radot 

On peut voir le symbole des évangélistes dessinés au dessus des arcades par Hippolyte Flandrin (1809-1864) et Alexandre Denuelle (1818-1879).

 

 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

 

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  Photo Anne Vallery-Radot  

 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

Le transept nord avec l'autel Saint-François-Xavier et le mausolée de Jean II Casimir (1609-1672), roi de Pologne en 1648 et abbé commendataire de Saint-Germain en 1669.


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 Photo Anne Vallery-Radot 

Autel Sainte-Marguerite dans le transept sud, la statue est l'œuvre du frère Jacques Bourlet (1663-1740), religieux de l'abbaye.

 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

Le buste de Jean-Paul II, Karol Józef Wojtyła (1920-2005) se trouve à l’intérieur de l’Eglise Saint-Germain des Prés, le long du collatéral droit. 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

À droite, la chaire en marbre blanc est du XIXe siècle, d'inspiration néo-classique, à gauche, se trouve une statue qui est une allégorie de la Loi, sculptée par Georges Jacquot (1784-1874).

La chaire est surmontée d'un dais soutenu par deux cariatides qui rappellent la mythologie antique.

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 Photo Anne Vallery-Radot  

 

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 Photo Anne Vallery-Radot 

 

Cette église est magnifique, pour moi qui l'ai toujours connue, dans mon souvenir, elle restait sombre et presque sans intérêt artistique, je découvre aujourd'hui avec beaucoup de joie "la vraie création " des maitres de l'époque. 

 

Le chantier des décors a été engagé par Pierre-Antoine Gatier:

« Il nous a fallu, commente celui-ci, aspirer la poussière qui s’était déposée sur les peintures et décrasser celles-ci tout en tenant compte de la rugosité voulue par Hippolyte Flandrin pour garder une certaine matité. La voute étoilée nécessitait quelques réintégrations de matière mais, pour l’essentiel, il s’agit d’un simple nettoyage rendant à ce décor son éclat XIXe tant vanté par l’historien de l’art Bruno Foucart qui, dès les années 1990, attirait l’attention sur la qualité de ces réalisations peintes dans les églises de Paris ».

 

Grâce à la technique de peinture à la cire choisie par Flandrin, les oeuvres ont pu être restaurées parfaitement:

« La restauration de la peinture à la cire nous devient aujourd’hui familière, assure Marie Monfort, conservatrice à la COARC (Conservation des Œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris), car nous avons récemment restauré les décors de Delacroix à Saint-Sulpice et ceux de la chapelle des Baptêmes de Notre-Dame de Lorette, tous deux réalisés à la cire mais avec des mélanges différents de Saint-Germain-des-Prés. Nous devons donc chaque fois adapter notre méthode de travail ». 

 Bravo !! 

 

 ANNE VR(-_-)XXX 



26/02/2022
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