NICOLAS DE STAÊL "LE PRINCE DESÉSPÉRÉ"
LE PRINCE DE LA PEINTURE
Nicolai Vladimirovitch Stael est un prince russe né à Saint Pétersbourg en 1914 et émigré en Pologne en 1919. Il fait des études classiques à l'académie Royale des beaux arts de Bruxelles
En 1936 il voyage en Europe; l'Espagne ,l'Italie et le Maroc ou il rencontre Jeannine et commence a peindre.
Il arrive en France en 1938 ou il étudie la peinture avec Fernand Léger pendant un court moment.
Puis il part à la légion étrangère .En 1940 il est démobilisé et réside à Nice ou il côtoie Alberto Magnelli ,Sonia et Robert Delaunay,Jean Arp,Le Corbusier; c'est ce qu'on appelle la première vague de l'abstraction et de la figuration Avec Picasso ,Braque, Matisse, Bonnard ..
Ses premières toiles sont des natures mortes et des portraits ,ses peintures sont plutôt dramatiques.
En 1943 il retourne à Paris sous l'occupation avec sa femme Jeannine ,Il a de terribles difficultés financières, sa situation familiale est désastreuse :
« Il n'y avait pas de repas. Un sac de farine nous donnait des crêpes à l'eau. La queue longuement tirée avec des tickets d'alimentation ramenait un peu de lait, un peu de beurre »
il rencontre Braque et fait une première exposition en 1944 avec Kandinsky et Magnelli ,ce qui lui vaut l'attention qu'il n'avait pas alors .
Jeannine est en mauvaise santé et elle le cache aussi bien à sa fille Anne, qu'à son mari dont elle « soutient l'élan dans le travail. Nicolas voyait grandir ses tableaux sans soupçonner que l'état de Jeannine s'amenuisait. Elle était moralement très forte et physiquement fragile. Jeannine rentre à l'hôpital Baudelocque afin de subir un avortement thérapeutique mal soigné et elle en meurt le
Quelques mois après la mort de Jeannine, Nicolas épouse Françoise Chapouton (1925-2012)que le couple avait engagée à l'âge de dix-neuf ans pour s'occuper des deux enfants,Anne et Antek. Staël aura encore trois enfants de sa nouvelle femme, Laurence née le , Jérôme né en 1948 Gustave, né le
Il s'installe dans un atelier rue Gauguet à Paris en 1947 .En 1950 Patrick Waldberg poète ,critique et historien d'art de l'époque a écrit :
"L'atelier de Staël tient du puits ,de la chapelle et de la grange par ses proportions démesurées ,sa blancheur austère et son atmosphère d'activité intense mais recluse .Les visiteurs ,qui ,non prévenus y pénètrent se trouvent dès le seuil ,en perte d'équilibre ,leur habitude de voir se trouve déjouée ,quelque chose en eux se dégonce et les plus prompts aux commentaires se trouvent momentanément à cours de mots "
En 1951 il rencontre le poète René Char avec qui il va collaborer et à qui il écrit :
"Tu m'as fait retrouver d'emblée la passion que j'avais enfant pour les grands ciels ,les feuilles en automne ,et toute la nostalgie d'un langage direct ,sans précédent ,que cela entraine "
Dès lors il retravaille plus sur le motif et la réalité figurative.En 1953 il rencontre Jeanne Mathieu, une femme mariée dont il sera éperdument amoureux .
Pour être près d'elle Nicolas de Staël loue un appartement aux alentours de Nice ou il ira seul sans sa famille.
Nus de Jeanne
En septembre 1954 Nicolas achète une maison sur les remparts d'Antibes ou il vit dans une grande solitude. Jeanne le distance et ne va pas à leur dernier rendez vous .
Le 15 mars Nicolas prend les lettres de Jeanne et va trouver son mari en lui tendant il lui dit : "vous avez gagné"Puis il avale des barbituriques mais c'est le lendemain qu'il se jette de la terrasse de son immeuble à Antibes et c'est là qu'il rejoindra Van Gogh dans le suicide le 16 mars 1955 .
Un mois avant sa mort ,il peint 350 toiles. comme si le matériel le préoccupait Il laisse une lettre à son ami Jacques Dubourg :
« J'ai commandé chez un petit menuisier ébéniste près des remparts deux chaises longue en bois dont j'ai payé une,cela pour Ménerbes. Au soin de la douane il reste toujours,les papiers sont à la compagnie générale qui transporta mes tableaux la dernière fois, tous les papiers concernant ces petites chaises et tabourets que j'ai achetés en Espagne, aussi pour Ménerbes. Je n'ai pas la force de parachever mes tableaux. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. De tout cœur. Nicolas >>
Nicolas De Staël est un être torturé ,désespéré et angoissé mais avant tout un peintre partagé entre la figuration et l'abstraction; à ses débuts sa formation était académique et son penchant vers le figuratif ;
"Alors peu à peu ,je me suis senti gêné de peindre un objet ressemblant parce qu'à propos d'un objet ,d'un seul objet j'étais gêné par la multitudes des autres objets coexistants .
On ne peut absolument pas penser à quelque objet que ce soit on a tellement d'objet en même temps que la possibilité d'encaissement s'évanouit.J'ai cherché alors à atteindre à une expression libre "
Nicolas de Staël passe à l'abstraction en 1942.Travail d'architecte, avec des lignes et des traits épais construits au couteau comme un maçon devant son mur, et semblable à un mille feuilles . Il aura peint ,dit on ,des milliers de toiles durant une quinzaine d'année set occupera une place très importante dans la période de l'après guerre.
Il sera une célébrité malgré lui ,unique en son genre ;tout est dit dans votre phrase Prince Vladimirovitch :
"Je n'objecte rien à ce qui tombe sous les yeux je ne peins pas avant de voir,je ne cherche que la peinture visible pour tout le monde."
ANNE VR (-_-) xxx
"Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences, . . ., c'est fragile comme l'amour."
Bateaux
Marine bateaux

Bateaux
Nu allongé
Sicile
La route d'Uzes
Les footballeurs
Les musiciens

Le piano
L'orchestre

"Le contact avec la toile, je le perds à chaque instant et le retrouve et le perds. Il le faut bien parce que je crois à l'accident.Je ne peux avancer que d'accident en accident -dès que je sens une logique trop logique -cela m'énerve et je vais naturellement à l'illogisme.Il y a très peu de tableaux que je vois dans leurs dimensions exactes, que ce soit de souvenir ou face à face, et mes dimensions à moi, c'est franchement du hasard parce que je crois au hasard et non à la dimension exacte. Je crois au hasard exactement comme je vois au hasard, avec une obstination constante. C'est même cela qui fait que lorsque je vois, je vois comme personne d'autre".
Nicolas de Staël
<<Toute ma vie j'ai eu besoin de penser peinture, de voir des tableaux,de faire de la peinture pour m'aider à vivre ,me libérer de toutes les impressions ,de toutes les sensations ,de toutes les inquiétudes auxquelles je n'ai jamais trouvé d'autres issues que la peinture >> 1953
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