ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

ANNE VALLERY-RADOT RUBRIQUES ART & CINÉ

LES FAUVES: VALTAT,DERAIN,MANGUIN,CAMOIN,VLAMINCK,MARQUET,......

 

 

 

 

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Le fauvisme 

Le terme "Fauve "a été trouvé par le critique d'art Louis Vauxcelles au Salon d'Automne en 1905 :

 Au milieu de la salle où étaient rassemblées les œuvres de Matisse et de ses amis, trônait une statuette d'Albert Marquet dans le style de la Renaissance italienne ; Vauxcelles s'écria :

« Donatello chez les fauves ! » Le terme "Fauve "était né .« Le Fauvisme : une école ? Non, une troupe d’émeutiers recrutée par deux anarchistes de vingt ans à Chatou » (Vauxcelles parle de Derain et de Vlaminck).

La couleur sauvage des fauves  a rallumé violemment celle des Nabis (qui se situent à la charnière des XIXe et XXe siècles, les artistes du groupe des Nabis « prophètes » ou « inspirés de Dieu » en hébreu font partie d’une avant-garde qui se situe aux origines de l’art moderne; Maurice Denis, Sérusier, Bonnard, Vuillard,). Les nabis avaient  atténué la  lumière des impressionnistes . Les fauves ont réintroduit  la couleur cataloguée "d'aveuglante" et "scandaleuse"par le monde de la peinture : « scandale, fumisterie, démence, ignorance »: "La cage aux fauves "

C'est aussi le début de "l'aplat" ,de la préférence à"l 'instinct" du peintre et à "son expression" vive ,ce mouvement amorce en quelque sorte "l'expressionnisme"  . "le fauvisme " malgré sa courte durée (1896/1908 environ ) sera tout de même  très marquant et très important  pour le xx eme siècle en matière de peinture .

Il semblerait que les premiers "fauves" soient les "néo impressionnistes"  qui  "juxtaposent "au lieu de "mélanger" les couleurs  . Matisse ,élève de Paul Signac ,commence cette technique ,suivi par Derain et Manguin . Camoin suivra plutôt la précision de Manet .

Le thème des couleurs "drapeaux " trouvé par Monet est repris par Dufy et Marquet .

 

                  Monet                           Marquet                           Dufy

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 Dufy ,Marquet ,Matisse et Derain sont très influencé à leur début par  ,Cezanne , Van Gogh et Renoir .

Il est intéressant de voir les nombreuses peintures faites à "L'Estaque" ,un petit hameau de pêcheurs et de fabriquants de tuiles qui se situe au nord ouest de Marseille .

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Renoir                                                                                             Cézanne 

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 Braque                                                                                        Marquet

 

 

 

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Derain                                                                                    Dufy

L'influence de  Gauguin et de  l'expression sauvage et primitive de l'art africain est aussi présente dans certains tableaux des fauves . 

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Il est également important de souligner l'importance que Louis Valtat (1869-1952) eut auprès de Matisse et des futurs fauves, Rouault, Marquet, Camoin, Manguin, Puy et quelques autres qui suivaient en 1896 l'enseignement de Gustave Moreau à l'École des Beaux Arts de Paris. Valtat présenta d'ailleurs, aux côtés de Kandinsky Jawlensky, cinq peintures dans la salle XV du Salon d'automne de 1905 ; mais dès le Salon des Indépendants de 1896, il exposa des peintures réalisées à Arcachon durant l'hiver 1895-1896, ainsi que quatre-vingts aquarelles, des dessins et des bois gravés qui comprenaient déjà des caractéristiques du fauvisme : des couleurs pures, des formes simplifiées, des perspectives abolies et des ombres supprimées.

 

 

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André Derain 1880/1954

Ami de Matisse et de Vlaminck ,Derain est un des peintres admiratifs de Cézanne et Van Gogh .Il découvre avec Picasso ,Matisse ,Braque ,Van Dongen et le poète Max Jacob l'art africain. 

Derain illustres des livres d'Apollinaire ,de Max Jacob et d'André Breton .

 

Portrait de Madame Derain et Les Baigneuses 

 

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Une exposition à Céret eut lieu en 2005 pour célébrer le centenaire du Fauvisme et du passage de Matisse et Derain à Collioure en 1905 .  

Happé par la lumière du midi et ne voulant plus subir les contraintes d'un quelconque  théorie, Matisse arrive le 16 mai 1905, pour passer l'été, dans le petit port catalan de Collioure. Là, racontera-t-il plus tard, « travaillant devant un paysage exaltant, je ne songeais qu'à faire chanter mes couleurs, sans tenir compte de toutes les règles et les interdictions ».

Se sentant seul Matisse écrit au jeune Derain de le rejoindre  au début de juillet. Une solide amitié se noue entre les deux hommes, engendrant une collaboration picturale d'une rare fécondité.

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À la fin de l'été, les deux artistes ont énormément produit. De ces quelques semaines d'intense activité naissent d'éclatants chefs-d'œuvre dont la violence et l'aspect parfois inachevé vont dérouter le public parisien. C'est le début du fauvisme, qui marquera le XXe siècle. 

 Portrait de Matisse par Derain 

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Henri  Manguin 1874/1949

Un peu méconnu Manguin est un peintre  postimpressionniste et fauve  qui a  fréquenté l'atelier de Gustave Moreau (Moreau est un peintre représentant du  symbolisme et du mysticisme ; professeur des beaux Arts qui a eu comme élèves entre autres Albert Marquet , Georges Desvallieres ,Henri Matisse, Henri Manguin Georges Rouault ,Louis Valtat ,Charles Camoin....)

Dans l’atelier d’Henri Manguin de la rue Boursault à Paris on croise tous les peintres du début du XXe siècle : Henri Matisse, Albert Marquet, Charles Camoin, Henri Lebasque et bien sûr Pierre Bonnard.

Une profonde amitié nait avec ce dernier et les deux artistes vont fréquenter les mêmes marchands, les mêmes collectionneurs. Leurs inspirations sont proches : la nature, leur femme.

Henri Manguin et Pierre Bonnard sont si proches qu'ils partent en vacances ensemble dans le sud de la France .Manguin lui fait découvrir la lumière du midi qui influencera leurs peintures . 

 

 

   Henri Manguin et sa femme Jeanne

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 Henri Manguin et ses couleurs chaudes : les paysages et la couleur sont les sujets récurrents qui marquent les débuts du fauvisme.

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La muse de Manguin, sa femme Jeanne 

 

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Charles Camoin 1879/1965

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Charles Camoin appartient à cette génération d’artistes qui fait la charnière entre le XIXème et le XXème siècle.

Très proche de MatisseManguin et Marquet, rencontrés lors de son passage dans l’atelier de Gustave Moreau aux Beaux-Arts de Paris, il participe avec eux à la "Cage aux fauves" du Salon d’Automne de 1905. 

 

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Maurice de Vlaminck 1876/1958

Vlaminck rencontre André Derain en 1900 qui restera son ami pour la vie. Ils louent d'ailleurs un studio ensemble à Chatou.

 

Derain et Vlaminck

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Ce dernier quitte l'atelier commun un an plus tard, mais il conservera une relation épistolaire suivie (les lettres de

Derain furent publiées mais celles de de Vlaminck sont perdues).Derain retrouve de Vlaminck vers 1904.

Cette époque (1900-1905) reste une période difficile financièrement pour le peintre, chargé de famille, et il est obligé de gratter d'anciennes peintures en récupérer les toiles.

Par ailleurs, c'est à cette époque qu'il publie deux romans à l'esthétique décadente, voire pornographique.Cela dit, sa vraie passion reste liée à l'art primitif et au fauvisme.

 

 

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Grand admirateur de Vincent van Gogh, que son ami André Derain  lui a fait découvrir, il s'en inspire fréquemment dans ses toiles de ses débuts, tant en utilisant une couleur très pure « sortie du tube » que par des effets de tourbillon

Très vite, Vlaminck devient un adepte de la couleur pure, qu’il découvre lors de l’exposition Van Gogh organisée par la galerie Bernheim-Jeune en mars 1901. Cette exposition le laisse « estomaqué« . Il dira : « Ce jour là, j’aimai mieux Van Gogh que mon père ».

Dès lors, il adhère avec enthousiasme aux principes du Fauvisme.Les rouges, verts, bleus, jaunes sont souvent employés en tons purs. Il mélange souvent, dans une technique très personnelle, les touches divisionnistes à des aplats de couleurs

Ce mouvement pictural correspond parfaitement à son tempérament révolté et instinctif. Comme il l’expliquera lui-même : « Ce que je n’aurais pu faire dans la société qu’en jetant une bombe -ce qui m’aurait conduit à l’échafaud- j’ai tenté de le réaliser dans la peinture, en employant de pures couleurs sortant de leur tube. J’ai satisfait ainsi à ma volonté de détruire, de désobéir, afin de recréer un monde sensible, vivant et libéré. »

 

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La Partie de campagne à Bougival (1905) en est un exemple frappant. Négligeant un peu les recherches de composition, il s'intéresse plus aux qualités spatiales et affectives de la couleur.

 

 

 

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De Vlaminck passe de l'impressionnisme au fauvisme, plus rebelle,plus débridé. Il reste surtout lui-même, unique, au cours des longues années de sa vie de peintre. La forte personnalité de Maurice de Vlaminck se traduit clairement, par sa fougue et sa robustesse,dans une peinture à la pâte grasse, généreuse, et aux touches larges et sûres.

 

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À partir de 1907, de Vlaminck perçoit les limites du fauvisme et découvre l'œuvre de Paul Cézanne. Son graphisme va en être profondément influencé et sa palette deviendra plus sombre.

De Vlaminck est l'un des premiers collectionneurs d'art africain.Il commence l'acquisition d'objets dès le début des années 1900. Son rôle pionnier est reconnu parGuillaume Apollinaire en 1912.Cependant, cela n'influence guère sa peinture, contrairement à celle d'André Derain ou de Pablo Picasso.

 

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Vlaminck et son autoportrait 

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Albert Marquet 1975/1947

 

A 15 ans Marquet entre à l'école des Arts Décoratifs et fait la connaissance de Henri Matisse de six ans son ainé qui prend sous sa protection "l'English" surnom donné à Marquet par ses camarades d'atelier moqueurs .

En 1894, Ils entrent aux Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Gustave Moreau et Marquet débute de manière académique en dessinant des nus.Il rencontre les autres étudiants qui deviennent ses amis Henri ManguinFlandrinRouault et Camoin. En 1898 avec Matisse ils fréquentent l'Académie Julian et rencontrent Derain et Jean Puy.

Marquet visite la Normandie avec Dufy en 1907, puis  expose et lie des liens avec le Cercle de l'art moderne au Havre, cercle de collectionneurs et d'industriels havrais. En 1907 il voyage à Londres et en Italie.

 

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Marquet  signe un contrat avec la Galerie Druet, et Bernheim-Jeune.Avec Matisse ils partent pour le Sénégal et Dakar. 

 

De retour à Paris, il reprend l'atelier, quai Saint-Michel laissé par Matisse et s'y installe avec Yvonne-Ernestine, jeune femme vive et délurée,son modèle; qui partage sa vie jusqu'en 1922.

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Il peint des nus impressionnants de présence avec les amies-compagnes d'Yvonne. Sa peinture est faite alors de portraits, de nus féminins, de dessins, caricatures de passants ou même de dessins érotiques.

 

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 Si ces autres fauves ont marqué le XX eme siècle plus discrètement que les vedettes du fauvisme tels que Matisse ,Dufy ,Van Dongen ,Chagall ,Braque ou Modigliani ,entre autres ;ils restent cependant très important dans l'évolution et le tournant de l'expression de la couleur et de la forme  en peinture .

Certaines de ces toiles sont de vrais bijoux qui valent le détour si des  expositions ont lieu autour de nous .

 

ANNE VR  (-_-) xxx



28/04/2016
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