LES IMPRESSIONNISTES SIXIÈME PARTIE :VAN GOGH L'ÉCORCHÉ VIF
Van Gogh fit environ trente cinq autoportraits .« On dit, et je le crois volontiers, qu'il est difficile de se connaître soi-même mais il n'est pas aisé non plus de se peindre soi-même >> (Lettres de Van Gogh à son frère Théo ) Vincent van Gogh a entretenu pendant dix-huit ans une correspondance avec son frère Théo (Théodore). Ces lettres ont une importance essentielle dans la vie et la création du peintre. Cette forme d'auto-analyse lui a permis de continuer à créer malgré ses difficultés matérielles et personnelles.
C'est un ensemble de 928 lettres tant écrites (844) que reçues (84) par Vincent. Plus de 650 d'entre elles ont été écrites par Vincent à son frère Théo Van Gogh. La collection comprend aussi des lettres que Van Gogh écrivit à sa sœur Will, ainsi qu'à d'autres proches tels que Paul Gauguin, Anthon Van Rappard, Emile Bernard ou encore John Peter Russell.
Van Gogh 1853/1890
Né à Groot-Zundert (Pays Bas ) fils de pasteur, Vincent Van Gogh porte le prénom d'un frère mort-né l'année précédant sa naissance ;cela lui a-t-il donné une impression d'usurpation d'identité et de culpabilité ??
Enfant Vincent collectionnait des scarabées ,il leur donnait un nom et les épinglait soigneusement dans une boîte. La vie de Vincent Van Gogh est tragique ,c'est un dialogue entre l'homme et sa propre image ,son identification et sa place au sein de sa propre famille et de celle de Dieu .
La coutume familiale est d'être Pasteur ou Marchand de tableaux et cela de génération en génération .Vincent hésitera ,il essaiera d'abord la vie d'Évangéliste mais échouera ...il choisira alors la peinture pour exprimer sa quête mystique .
Vincent est un être généreux ,maladroit et d'une sensibilité à fleur de peau comme toux ceux qui sont touchés par une certaine grâce Divine .Il attend beaucoup de son ami Gauguin avec qui il a de violentes discussions et il y aura cette fameuse scène affreuse d'un soir de décembre ou Van Gogh se tranchera l'oreille gauche d'un coup de rasoir .
Son équilibre est instable,il souffre d'hallucinations.( L'absinthe ?? schizophrénie ??)Il aura de nombreuses crises et sera interné plusieurs fois et notamment à l'asile de Saint Rémy pour aliénation mentale .
Il travaille comme un possédé ,délire de paysages et de soleils tournoyants .Si van Gogh est compté parmi les peintres" impressionnistes" moi je pense que si cela existait je le classerai dans les"Sentimentalistes" ,car chez Vincent tout passe plus par l'émotion que par l'impression :« … et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême. […] Je croirais presque que ces toiles vous diront ce que je ne sais dire en paroles, ce que je vois de sain et de fortifiant dans la campagne. »
Grâce à Cézanne et Théo il sera finalement accueilli par le Docteur Gachet qui le prendra en observation dans sa maison à Auvers-Sur-Oise .Là il trouvera un certain apaisement et de la compréhension mais il a peur de lui -même et de sa propre folie . il est incompris ,sa peinture est longtemps ignorée ....... Sa solitude et ses angoisses sont trop extrêmes et sa seule issue sera le suicide en 1890.
Autodidacte de génie tourmenté :<< j'ai cherché à exprimer ,avec le rouge et le vert ,les terribles passions humaines .La salle est rouge sang et jaune sourd ;un billard vert au milieu ;quatre lampes jaune citron : rayonnement orange et vert .C'est partout un combat ,une antithèse des verts et des rouges les plus différents .....>> (voir le tableau plus haut)
Comme l'on sait qu'un Génie est un être fou avec des visions extraordinaires dans le sens propre du terme il était assez prévisible que Vincent finisse par s'en prendre à lui même et se tire une balle dans le coeur laissant "une tache rouge sang",dernière tache de couleur"rouge" du peintre ... "Les vignes rouges " sera le seul tableau qu'il vendra de son vivant .
<< J'avais toujours su ,affirmait Pissarro, qui en un certain sens avait été le professeur de Van Gogh ,Que cet homme soit deviendrait fou ,soit nous dominerait tous de très haut; Ce que je ne savais pas alors ,c'est qu'il serait les deux .>>
ANNE VR (-_-)xxx
" les Vignes Rouges "
Vincent Van Gogh
Quatre ans après sa naissance vient au monde un autre frère,Theodorus (1857-1891), qu'il appellera Théo – et qui, toute sa vie, le soutiendra moralement et financièrement.
Son père Theodorus van Gogh, est donc un pasteur de l'Église réformée à Groot-Zundert depuis 1849, et sa mère Anna Cornelia est fille d'un relieur de la cour du Duché de Brabant.
Ses parents élèveront six enfants : Vincent, Anna Cornelia (1855-1930), Théodore (« Theo »), Elisabetha Huberta (« Liss », 1859-1936),Willemina Jacoba (« Wil » ou « Wilkie », 1862-1941) et Cornelis Vincent (« Cor », 1867-1900).
Après quelques années de collège et d'internat Van Gogh quitte la maison familiale à l'âge de seize ans et devient apprenti chez Goupil & C° à La Haye, filiale fondée par son oncle Hein. Cette firme internationale vend des tableaux, des dessins et des reproductions.
Londres 1873
En juin 1873, Adolphe Goupil l'envoie dans la succursale de Londres avec l'accord de son oncle Cent. Selon la future femme de Theo, Johanna Bonger dite « Jo », c'est la période la plus heureuse de sa vie. Il réussit et, à 20 ans, il gagne plus que son père.À son frère Theo :
« À Londres, je me suis souvent arrêté pour dessiner sur les rives de la Tamise en revenant de Southampton Street le soir, et cela n'aboutissait à rien ; il aurait fallu que quelqu'un m'explique la perspective. »
Il tombe amoureux d'Eugénie Loyer Diff , la fille de sa logeuse à Brixton, mais lorsqu'il lui révèle ses sentiments, elle lui avoue qu'elle s'est déjà secrètement fiancée avec le locataire précédent.
Van Gogh souffre de ce rejet et s'isole de plus en plus.Deux ans après il va à la succursale de Paris puis finit par quitter "Goupil" .
À la même époque, il développe un fervent intérêt pour la religion.Son zèle religieux prend des proportions qui inquiètent sa famille.
Lettre au Pasteur T. Slade Jones le 17 Juin 1876 :
<<(........)la chose pour laquelle surtout je me recommande à vous,c'est l'amour inné que je porte à l'Église ,à tout ce qui intéresse l'Église ,amour qui a pu parfois s'assoupir ,mais qui s'est toujours réveillé ;(....)l'amour de Dieu et l'amour des hommes ...>>
Entre temps Vincent est employé dans une librairie d'un certain D. Braat à Dordrecht (Pays Bas ) entre janvier et avril 1877. <<Van Gogh menait une vie d'ascète ,son seul luxe était la pipe car le cigare était trop cher ,à cette époque la religion occupait tout son temps libre et toutes ses pensées ; non l'art .>>
Après quoi il est pris en main par le professeur Mendès Da Costa pour des cours de grec et de latin ,il suivra aussi des cours de mathématiques ,et des cours de théologie protestante.
Parmi les mineurs du Borinage 1878/1879
il obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage, dans la région de Mons en 1878.Il est hébergé par une famille d'ouvriers mais trouve,malgré tout son logement trop luxueux ;cela choque son humilité chrétienne ,il voulait vivre comme les mineurs ......
Vincent alla habiter seul dans une petite cabane ou il dormait accroupi au coin de l'âtre .
Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat.Mais il doit abandonner sa mission,il est renvoyé" car il est traité de "meneur" et n'aurait pas les qualités requises pour l'emploi ;??En dehors quand même d'une extreme générosité et d'un grand esprit de sacrifice auprès des malades et des blessés ......si la compassion ne suffit pas à faire un bon missionnaire ....... il gardera de cette période" une vision de la misère humaine" .
"Mineurs " crayon sur vélin 1880
Van Gogh a déjà fait son apprentissage pictural en ayant visité tous les grands musées des villes importantes qu'il a traversées quand il travaillait chez Goupil & C°. Il s'intéresse alors de plus en plus à ses proches et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans des croquis à la mine de plomb, au fusain ou au crayon
Bruxelles 1880
En octobre 1880, il part à Bruxelles et, le 15 novembre 1880,il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts sur les conseils du peintre Willem Roelofs. Il a l'opportunité de travailler à l'atelier du peintre Anthon van Rappard, rue Traversière.
Le 1er février 1881, son frère Theo est nommé gérant de la succursale de Goupil & C° sur le boulevard Montmartre ; Théo décide de subvenir aux besoins de son frère Vincent qui est alors presque âgé de 28 ans.
La Haye 1881/1883
Vincent part pour La Haye, où il s'installe dans un modeste atelier.Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin par alliance, Anton Mauve, pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective, il rencontre une ancienne prostituée, Sien Hoornik, qui commence à poser pour lui.
Au printemps 1882, son oncle Cornelis Marinus, propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam, lui commande des dessins de La Haye.
"Femmes de mineurs "1882
"Jeune fille dans un Bois" 1882
Le travail ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle,qui lui passe néanmoins une deuxième commande.Bien qu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il est de nouveau déçu.
En juin 1882, il est hospitalisé pour une maladie vénérienne.C'est au cours de l'été 1882 qu'il commence la peinture à l'huile.Cette période de sa vie lui permet de se consacrer à son art.
"Le Pont tournant à Niew-Amsterdam" 1883
Il partage ses réflexions sur des peintres qu'il admire comme Daumier ou Jean-François Millet dont il connaît bien les œuvres.Il exécute de nombreux tableaux et dessins selon différentes techniques.
"Paysannes au champ" 1883
Il envoie ses œuvres à Theo et écrit à Anthon van Rappard.À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin.Très peu de ces dessins ont survécu car, manquant de nervosité et de fraîcheur selon Theo, ils seront détruits par Vincent.
"Planches fleuries en Hollande "1883
Nuenen 1884/1885
"La récolte de pomme de terres" 1884
Mais c'est quand Van Gogh profite d'un petit atelier aménagé à son intention dans la maison familiale qu'Il réalise des séries de tableaux sur différents thèmes, notamment les tisserands.
" les Roues du Moulin à Gennep" 1884
"La sortie de l'Église à Nuenen" 1884
C'est à Nuenen que son talent se révèle définitivement :de cette époque datent de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais aussi quelque deux cents tableaux à la palette sombre et aux coups de brosse expressifs, qui confirment alors son talent de dessinateur et de peintre.
"Tête d'une Paysanne " 1885
"Le presbytère à Nuenen" 1885
Paris 1886 /1887
Arrivé à Paris en 1886 pour y perfectionner son art, Vincent Van Gogh s'est inscrit aux Beaux-Arts ,il habite chez son frère Théo ,qui est gérant de la galerie montmartroise Boussod, -Valadon (les successeurs de Goupil ) et habite Montmartre .
Très vite il se lasse de l'académisme enseigné, notamment en peignant par dérision ce" squelette fumant une cigarette",...et non par allusion au risque du tabagisme déjà connu à l'époque .......Il cessera de suivre les cours....
"Nu Masculin "1886
À Paris dans les années 1886 - 1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec qui fait son portrait , de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell qui réalise aussi son portrait.
Suzanne Valadon ( Artiste Peintre et mère de Maurice Utrillo,modèle de Renoir et de Toulouse Lautrec) :<<Je me souviens de Van Gogh venant à nos réunions hebdomadaires chez Lautrec .IL arrivait portant une lourde toile sous le bras ,la posait dans un coin ,mais bien en lumière ,et attendait qu'on lui manifestât quelque intention .Personne ne le remarquait .IL s'asseyait en face , surveillant les regards , se mêlant peu à la conversation.Puis lassé partait ,remportant sa dernière oeuvre .Mais la semaine suivante ,il revenait ,commençant et recommençant le même manège.>>
En hiver 1886 Van Gogh fait la connaissance de Gauguin et une amitié les unira malgré l'enthousiasme bouillant de l'un et la froide ténacité de l'autre .Ils n'ont en commun qu'un caractère belliqueux de leurs convictions .Gauguin commençait à manifester sa supériorité et la certitude de celui qui a enfin trouvé sa voie et est habitué a être écouté .Van Gogh avait l'ardeur et l'humilité du fidèle qui voit des miracles et sent naître en lui l'orgueil farouche de ses nouvelles croyances.
Gauguin et Van Gogh
<< Bien qu'il ait appliqué les théories impressionnistes sur la division des tons, je n'ai pas l'impression que Van Gogh ait jamais été un peintre scientifique ,au sens ou l'entendaient Seurat et Lautrec ,quand ils utilisaient des couleurs complémentaires ; mais il défendait avec un plaisir tout particulier une théorie selon laquelle l'oeil conserve une partie de la dernière sensation qu'il a reçue,au moment d'en éprouver une nouvelle ,aussi convenait-il d'inclure un peu de deux dans chaque tableau . la difficulté consistait à choisir parmi les sensations ainsi colorées celles qu'il fallait associer. >> (A;S Hartrick peintre écossais ..rencontre avec Van Gogh .)
Van Gogh nous offre deux très belles vues de Paris et de ses toits:
Théo Van Gogh
Vincent Van Gogh
"Autoportrait avec un chapeau de feutre" 1886
"Vase avec de oeillets et bouteille "
1886
Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro. <<Je connaissais moins intimement Van Gogh .En 1887 je lui parlais pour la première fois dans un tourbillon populaire situé près de la fourche ,av de Clichy .Un immense hall était décoré par ses toiles ,il exposa aux indépendants de 1888,1889 ,1890..(...).>>Georges Seurat
Dans la boutique du Père Tanguy,(qui vendait des tubes de peinture) Vincent devient l'ami de Paul Signac.Van Gogh y rencontra aussi Cézanne :<<Un après -midi que Cézanne était venu chez tanguy ,Vincent ,qui y était à déjeuner le rencontra .Ils conversèrent ensembles et, après avoir parlé de l'art en général,ils en arrivèrent à leurs idées particulières. Ce dernier ne crut pouvoir mieux expliquer les siennes qu'en montrant ses toiles à Cézanne et en lui demandant son avis .Il en fit voir plusieurs sortes ,des portraits ,des natures mortes ,des paysages .Cézanne ,dont le caractère était timide ,mais violent ,après une inspection du tout lui dit :" sincèrement vous faites une peinture de fou !!">>(Émile Bernard).
"Ponts sur la Seine à Asnières "1887
Le vieux Tanguy était plein d'enthousiasme et n'hésitait pas à témoigner pour Vincent la même admiration qu'il professait pour Cézanne .Van Gogh fit deux portraits de Tanguy dont l'un a pour fond des estampes japonaises .
Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré.
"japonaiserie :les pruniers en fleurs" 1887
Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons.Les oeuvres de Van Gogh étaient sombres et presque sans couleurs .Il fut d'abord déconcerté par les riches tonalités et la lumière qu'il découvrit dans les oeuvres impressionnistes .
Pissarro :"Vincent en discussion avec Felix Feneon "
Et quand Pissarro lui exposa sa technique ,Van Gogh adopta cette théorie et ces nouvelles idées avec enthousiasme.La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anima et se fragmenta, ceci grâce également à Signac avec qui il travailla en 1887.
"Tournesols "1887
"Autoportrait au chapeau de paille" 1887
"Romans parisiens "1887
Arles 1888
Le 20 février 1888, il s'installe à Arles, dans la vieille ville à l'intérieur des remparts à l'hôtel-restaurant Carrel , au 30, rue de la Cavalerie,à l'époque quartier des maisons closes, avec comme compagnon le peintre danois Christian Mourier-Petersen. Il loue également une partie de la « maison jaune » pour en faire son atelier. Quelques jours après, il loge au Café de la Gare, place Lamartine, et s'installe ensuite, à partir du 17 septembre, dans la Maison Jaune, juste à côté.
" Autoportrait au chevalet"1888
"Les diligences de Tarascon " 1888
"Jardin public avec un couple et un sapin bleu" 1888
"La Mousmé" 1888
"L'Arlésienne :Mme Joseph-Michel Ginoux "1888
"Landscape with Snow" (1888)
"Le semeur et le soleil couchant"1888
Eté 1888- Vincent Van Gogh attendait avec impatience la venue de son ami Gauguin à Arles, il écrivait régulièrement à Théo,son frère, le rassurant sur les perspectives financières bien engagées : investir sur le deuxième lit pour son ami et finalement à deux ils feront caisse commune et partageront les frais dont le tabac ,les boissons et les prostituées .
C'est Théo qui a persuadé Gauguin de retrouver Vincent qui rêve de créer une association d'artistes peintres à Arles ou tout serait partagé et mis en commun .
Gauguin est choqué à la vue de la Maison Jaune de Vincent, il critique tout, pas un mot de remerciement à cet ami qui prépara sa venue avec tant d’amour et qui souhaitait “rendre la plus jolie pièce d’en haut aussi bien que possible comme un boudoir de femme réellement artistique” Effectivement, la chambre de Paul irradiait du jaune tournesol qui était une obsession chez le “Hollandais fou”.
Paul a fini par l’associer à cette fleur et l’avait représenté peignant des tournesols, s’immolant dans ce jaune tourmenté, Vincent n’apprécia pas son portrait :
”Oui, c’est bien moi. Mais fou.”
Le tableau de la discorde ci -dessus
Autoportrait de Paul Gauguin dédié à Van Gogh 1888
"Promenade à Arles :souvenir du jardin à Etten" 1888
Magnifique tableau !!! :
" la nuit étoilée sur le Rhône" 1888
Paul Gauguin:
<<(....)N'empêche qu'on travaillait ferme ,surtout Vincent .Entre deux êtres ,lui et moi ,l'un tout volcan et l'autre bouillant aussi, mais en dedans il y avait en quelque sorte une lutte qui se préparait .Tout d'abord je trouvai en tout et pour tout un désordre qui me choquait .La boite de couleurs suffisait à peine à contenir tous ces tubes pressés ,jamais refermés ,et malgré tout ce désordre,tout ce gâchis ,un tout rutilait sur la toile .(......)
Dès le premier mois ,je vis nos finances en commun prendre les mêmes allures de désordre .(......) Vincent ,au moment ou je suis arrivé à Arles était en plein dans l'école néo-impressionniste, et il pataugeait considérablement ,ce qui le faisait souffrir (.......)
J'entrepris la tâche de l'éclairer ....de ce jour mon Van Gogh fit des progrès étonnants ......Vincent se cherchait ,tandis que moi beaucoup plus vieux ,j'étais un homme fait .
"Nature morte avec une cafetière" 1888
"La mer aux Saintes -Maries "1888 : C'est superbe !!
j'eus l'idée de faire son portrait en train de peindre..........."oui c'est bien moi mais fou".......(voir plus haut ) Le soir même,nous allâmes au café . Il prit une légère absinthe .Soudainement il me jeta à la tête son verre et le contenu. J'évitais le coup et ,le prenant à bras le corps,je sortis du café (....) (nuit du 22 au 23 décembre 1888).A son réveil ,très calme ,il me dit :
-Mon cher Gauguin ,j'ai un vague souvenir que je vous ai offensé hier soir
-je vous pardonne volontiers et d'un grand coeur ,mais la scène d'hier pourrait se produire à nouveau et si j'étais frappé je pourrais ne pas être maître de moi et vous étrangler .Permettez -moi donc d'écrire à votre frère pour lui annoncer ma rentrée .ce soir là (.....),j'avais déjà traversé presqu'entièrement la place Victor Hugo ,lorsque j'entendis derrière moi un petit pas bien connu ,rapide et saccadé .je me retournai au moment même ou Vincent se précipitait sur moi avec un rasoir ouvert à la main .
Mon regard du à ce moment être bien puissant car il s'arrêta et,baissant le tête ,il reprit en courant le chemin de la maison (......)D'une seule traite ,je fus à un bon hôtel d'Arles (........) très agité je ne pus m'endormir que vers trois heure du matin (....).Et le matin en arrivant sur place,je vis rassemblée une grande foule .Près de notre maison ,les gendarmes(.....)Voilà ce qui s'était passé. Van Gogh rentra à la maison immédiatement et se coupa l'oreille Gauche entière.
(d'après le croquis du docteur Rey retrouvé par Bernadette Murphy enquêtrice sur la vie de Vincent Van Gogh.)
Puis Vincent alla donner une enveloppe contenant son oreille à Rachel, une jeune fille ,femme de ménage dans la maison de tolérance de madame Virginie (la prostitution est alors légale )
"Voici dit-il en souvenir de moi ">>
Toujours d'après les recherches de Bernadette Murphy cette Rachel (ou Gaby ?) serait venue de Arles à Paris du 10 au 27 Janvier 1888 pour se faire soigner par Pasteur ,lui même (mordue par un chien enragé) aurait-elle alors rencontré Vincent ce qui expliquerait peut-être pourquoi il se serait installé à Arles ( pour la suivre ? ).( Vincent puisait beaucoup plus que Paul dans la cagnotte commune destinée aux frais généraux , Paul hurlait et insistait auprès de Vincent pour qu’il fasse comme lui et séduise les femmes au lieu de les payer .) Gauguin est découragé de la bonne ville d’Arles, de la petite maison jaune et de Vincent lui-même qu'il veut quitter comme il lui a annoncé le 23 décembre .Ce jour là Vincent avait aussi reçu une lettre de son frère Théo qui lui annonçait son mariage .
Ces deux nouvelles ont sûrement contribuées à cette mutilation .
Mais cependant Gauguin gardera de cette histoire la passion des tournesols et en fera planter à Tahiti .
Le lendemain de sa crise, Van Gogh est admis à l'hôpital et soigné par le docteur Rey dont il peint le portrait. Theo, inquiet de la santé de son frère, vient le voir et retourne à Paris le jour de Noël accompagné de Gauguin.
Le 7 février, le docteur Delon demande son internement pour:
« hallucinations auditives et visuelles ».
En mars 1889, après une période de répit, il peint entre autres Autoportrait à l'oreille bandée. Cependant, à la suite de nouvelles crises, il est interné d'office sur ordre du maire à l'hôpital d'Arles.
À la mi-avril, il loue un appartement au docteur Rey dans un autre quartier d'Arles.
Le 18 avril 1889, Theo et Johanna Bonger se marient à Amsterdam.
Faut-il voir dans le geste de Van Gogh une référence au mythe du taureau ,symbole du combat et de la puissance ;faut-il voir une bête blessée à mort à qui l'on coupe une oreille ??
À la corrida, le trophée est la récompense que peut recevoir le matador à la fin de chaque combat, sur décision du président.
Il s'agit d'une ou des deux oreilles, ou des deux oreilles et la queue du taureau.
"Pietà" d'après Delacroix 1889
__Témoignages des habitants d'Arles,pétition, procès verbal et enquête : <<(............)depuis quelque temps et à divers reprises Vood (Vincent) a donné des preuves qu'il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales , et qu'il se livre à des excès de boissons après lesquels il se trouve dans un état de surexcitation tel qu'il ne sait plus ,ni ce qu'il fait ,ni ce qu'il dit ,et très inconstant pour le public sujet de craintes pour tous les habitants du quartier , et principalement pour les femmes et les enfants (............) au nom de la sécurité publique nous demandons à ce que le nommé Vood réintègre sa famille ou soit admis dans une maison de santé. >>
___Conclusions :
<< Le né Vincent Van Gogh est réellement atteint d'aliénation mentale;cependant nous avons constaté à différentes reprises que cet aliéné a des moments de lucidité ,il n'est pas encore dangereux pour la sécurité publique mais on ne craint qu'il le devienne(...................) nous sommes d'avis qu'il ya lieu de séquestrer cet aliéné dans un asile spécial (........)>>
C'est le Pasteur Salles qui accompagne Vincent à la maison de santé de Saint -Paul- de -Mausole à Saint-Rémy le 8 mai 1889 .
Plutôt sordide pour quelqu'un qui ne va pas bien ..........mais ....Dans l'asile, une pièce au rez-de-chaussée lui est laissée en guise d'atelier.
"Fenêtre de l'atelier de Vincent "
Vincent Van Gogh, qui peignait de nombreux paysages, souhaitait se consacrer également aux portraits. Il recherchait donc un modèle et c'est ainsi qu'il a rencontré le facteur Joseph Roulin qui fréquentait comme lui le café de la Gare. (1889) et qu'il fit des portraits de toute la famille Roulin.
Auvers -sur-Oise
Theo rencontre le docteur Paul Gachet sur les recommandations de Cézanne . Theo encourage Vincent à sortir de l'asile et à se rendre à Auvers-sur-Oise, où il pourra consulter le médecin et être près de paris et de lui .
Marguerite ,la fille du Dr Gachet avec qui Vincent aurait eu une dernière histoire d'amour parallèlement aux prostituées qu'il fréquentait .
Maurice Pialat a choisi de faire un film sur les derniers jours de la vie du légendaire peintre hollandais Vincent Van Gogh.Il fait ici appel au trop rare Jacques Dutronc, acteur fin et discret choisissant souvent ses rôles avec discernement. Regard perçant, physique svelte, visage émacié, tourments intérieurs, il est magnifique en peintre torturé et amoureux, et emporte le César du meilleur acteur.
Le film, naturaliste, sec, sans musique, en devient incroyablement charnel : la peinture étalée sur la toile en gros plans a quelque chose d'érotique.
Après avoir rendu visite à Theo à Paris, Van Gogh s'installe doncà Auvers-sur-Oise, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris.
Cette commune rurale du Vexin français était déjà connue dans le milieu des peintres, initialement par les paysagistes de l'école de Barbizon, puis par les impressionnistes.
Cézanne s'est installé en 1872 à Auvers sur Oise avec Pissarro dans un logement fourni par le docteur Gachet .
Van Gogh y passe les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890.
Le docteur Paul Gachet a promis de prendre soin de lui à la demande de Theo . Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes et lui-même peintre amateur, veille sur Van Gogh, qui loue une petite chambre .
Vincent est au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune.Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique.
Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense :il peint plus de 70 tableaux.
D'autre part, Theo, lui confie son inquiétude pour son travail et pour son fils (filleul de Vincent ) le petit Vincent Willem, qui est malade.
Vincent commence à être connu. En janvier 1890, un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France souligne pour la première fois l’importance de ses recherches.
Vincent commence une série de copies de peintres qu'il admire :
"La ronde des prisonniers d'après Gustave Doré" 1890
"Les premiers pas d'après Millet "1890
"Les buveurs d'après Daumier"1890
"La résurrection de Lazare d'après Rembrandt"
En février 1890, le peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La Vigne rouge pour la somme de 400 francs. Ce sera le premier et le dernier tableau vendu de son vivant.(voir le tableau au début de l'article.)
L'Église d'Auvers sur Oise
"La sieste " 1890
"L'hospice" 1890
L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, car il a emmené son matériel de peinture avec lui, il se tire un coup de revolver dans la poitrine (pour viser le cœur) ou l'abdomen.
Revenu boitillant à l'auberge Ravoux, il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet qui lui fait un bandage sommaire (une opération chirurgicale est impossible vu l'état de la médecine à cette époque) et dépêche à Paris Anton Hirschig (en), artiste néerlandais pensionnaire de son auberge, pour prévenir Théo ,van Gogh. Vincent van Gogh y meurt deux jours plus tard,à l'âge de 37 ans, son frère Théo étant à son chevet.
Son frère Théo, atteint de syphilis et de ses complications neurologiques, est hospitalisé en octobre 1890 dans une clinique psychiatrique d'Utrecht, où il meurt le 25 janvier 1891à l'âge de 34 ans.
Les deux frères reposent tous deux au cimetière d'Auvers-sur-Oise, depuis que Johanna van Gogh-Bonger a fait transférer le corps de son premier mari auprès de son frère en 1914.
(En 2011, une nouvelle hypothèse sur la mort de Vincent van Gogh a été avancée par deux auteurs, Steven Naifeh et Gregory White Smith, qui reprennent une anecdote douteuse de Victor Doiteau :
Vincent van Gogh aurait été victime par accident d'une balle tirée par les frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents qu'il connaissait. Ces derniers jouaient « aux cowboys » avec une arme de mauvaise facture à proximité du champ où Van Gogh se promenait.
Avant de succomber deux jours plus tard, le peintre aurait alors décidé d'endosser toute la responsabilité de l'acte en déclarant s'être visé lui-même, dans le but de protéger les garçons et par amour pour son frère Théo, pour lequel il pensait être devenu un fardeau trop pesant. ?????)
Dieu seul le sait !!! (-_-)
Mais en me penchant sur cette vie , si courte ,si rapide et si intense de Vincent Van Gogh ,je me rend compte à quel point le mot génie peut être associé au mot folie et prend toute sa dimension dans la créations de chef d'oeuvre !!
ANNE VR(-_-)XXX
Statue de Vincent Van Gogh à Arles
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