LES IMPRESSIONNISTES PREMIÈRE PARTIE : BOUDIN /MONET /SISLEY
Les Impressionnistes
En 1863, l'empereur Napoléon III décrète la tenue d'un "Salon des Refusés" regroupant les œuvres n'ayant pu être présentées au salon de Paris. C'est là qu'est présenté" leDéjeuner sur l'herbe" de Manet, qui fait scandale, car il représente une femme nue dans un contexte contemporain (les nus féminins mythologiques ou allégoriques sont légion dans la peinture de l'époque). Les critiques sont très violentes, une grande partie du public se déplace uniquement pour se moquer des œuvres exposées. Pourtant, les visiteurs des "Refusés "sont plus nombreux cette année-là que ceux du véritable Salon.
En effet la peinture impressionniste refuse de se conformer aux pratiques traditionnelles du clair-obscur .
Jusqu'au début du xix e siècle, l'art pictural officiel en France est dominé par l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui fixe, depuis sa création sous le règne de Louis XIV, les règles du bon goût,aussi bien pour les thèmes des tableaux que pour les techniques employées.
Avec l'invention du tube de peinture souple par l'industrie à partir de la moitié du xix e siècle, de jeunes peintres parisiens sortent des ateliers pour peindre en plein air et pour saisir l'instant, la lumière.
Les impressionnistes sur le conseil de Monet et à l'exemple de Boudin qui travaille déjà sur le motif (plage en Normandie ,1865 ) se tournent donc vers la peinture en plein air ;Manet et Degas ne dépassent guère l'évocation des jardins publics et des champs de courses (Degas "chevaux de courses devant les tribunes" 1869/72).
Mais les impressionnistes purs découvrent dans l'étude des variations de la lumière et de la fluidité de l'atmosphère leur véritable vocation. La lumière est toujours le sujet principal du tableau .Monet ira jusqu'à peindre plusieurs fois le même motif sous des éclairages différents .Tous ont pressenti l'importance primordiale de la coloration diffuse des ombres et la transformation du ton local par l'incessante interaction des couleurs les unes sur les autres .
Le développement de la technique photographique à la même époque remet en cause ce qui jusqu'alors avait été l'une des fonctions principales de l'art, la représentation fidèle de la réalité, amenant les impressionnistes à explorer d’autres sujets et d’autres façons de peindre qui privilégient la vision de l'artiste, son impression face au réel et non sa description du réel.
Devant les refus successifs, en 1867 et 1872, d'organiser un autre salon des Refusés, un groupe d'artistes parmi lesquels Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Cézanne,Berthe Morisot et Edgar Degas décident de constituer" la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs" en avril 1874 pour organiser leur propre exposition, dans l'atelier du photographe Nadar.
Regroupant les œuvres de trente-neuf artistes, parmi lesquels le précurseur Eugène Boudin dont l'exemple persuada Monet de tenter de peindre« sur le motif » en plein air , l'exposition est la première des huit qui auront lieu entre 1874 et 1886.
Le terme d’« impressionnisme » vient d’un article du critique d’art Louis Leroy, paru dans le journal quotidien le Charivari en date du 25 avril 1874, et intitulé : « L’exposition des impressionnistes ». Moqueur, Leroy y raconte sa visite dans l’atelier parisien du photographe Nadar, boulevard des Capucines, où une « Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, etc. » présente pendant un mois plus de cent cinquante œuvres. Le critique s’acharne sur un tableau de Claude Monet, peint en 1872, et intitulé Impression, soleil levant : « Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans… »
Monet "Impression soleil levant"
Ce surnom encombrant d’« impressionnistes », Monet et ses amis de la Société anonyme vont non seulement l’accepter, mais le reprendre, dès 1877, à l’occasion de nouvelles manifestations qu’ils organisent. Ainsi, au total, huit expositions se succèdent à Paris, de 1874 à 1886 :chacune présente une approche nouvelle de la couleur et de la lumière,à travers une sensibilité de l’instant ; chacune est une étape vers la naissance de l’art moderne.
Monet "Impression soleil levant "
Le XIXe siècle voit donc l’émergence d’un genre pictural nouveau : le paysage en plein air. Cette révolution picturale, née en Angleterre, va se propager sur le continent dès les années 1820 et la Normandie devenir, pendant un siècle, la destination préférée des peintres d’avant-garde.
Pour attirer les artistes, la Normandie dispose de sérieux atouts : la beauté et la diversité de ses paysages ; la richesse de son patrimoine architectural ; la mode des bains de mer qui draine une clientèle fortunée ; la facilité d’accès par bateau ou par diligence, puis par le train ; sa situation à mi-chemin entre Londres et Paris, les deux capitales artistiques de l’époque.
Eugène Boudin 1824/1898
Honfleur
Eugène-Louis Boudin peintre français, né à Honfleur fut l'un des premiers peintres français à saisir les paysages à l'extérieur d'un atelier. Grand peintre de marines, il est considéré comme l'un des précurseurs de l'impressionnisme.
Honfleur
"Je ferai autre chose, mais je serai toujours le peintre des plages".Lorsqu' il écrit ces mots, en 1865, Boudin est loin d´être un artiste reconnu.
Au contraire, ses plages choquent par leur « modernité »,chère à Baudelaire. Un siècle et demi plus tard, elles n´ont rien perdu de leur fraîcheur ni de leur liberté.
Eugène Boudin
Boudin se fait remarquer pour ses atmosphères et ses pastels originaux,et reçoit conseils et hommages du poète Charles Baudelaire rencontré la même année alors qu'il est en villégiature chez sa mère.
L'importance que Boudin attribuait au travail en plein air et <<aux états de l'atmosphère selon le lieu l'heure et le vent >> ( Baudelaire ) explique l'influence qu'il exerça sur le jeune Monet et à travers lui sur l'impressionnisme naissant ;<< c'est moins ce monde que l'élément qui l'enveloppe que nous reproduisons>>
Il se lie également d'amitié avec Gustave Courbet qui, ayant remarqué une peinture de Boudin chez un commerçant parisien, chercha à rencontrer son auteur: <<vous êtes un séraphin il n'y a que vous qui connaissiez le ciel>> (Courbet) .
<< vous êtes le Roi du ciel >> ( Corot )
Il rencontre aussi le peintre hollandais Johan Barthold Jongkind et surtout Claude Monet qu'Eugène Boudin initiera à la peinture en plein-air, notamment lors des séjours à la ferme Saint-Siméon à Honfleur où se retrouvent régulièrement de nombreux peintres parisiens et normands.
Monet dira de lui "Si je suis devenu peintre, c'est à Boudin que je le dois" car son maître et ami lui apprend "à voir et à comprendre".
Boudin parvient à vivre de son travail de peintre. La critique le remarque et Zola lui-même, défenseur de Claude Monet, est élogieux à son égard.
En 1874, il participe à la première exposition « impressionniste », qui se tient à Paris dans les studios du photographe Félix Nadar. Par la suite, les expositions impressionnistes se tiendront dans les locaux du marchand d'art Paul Durand-Ruel.
L’aisance financière lui permet de voyager en Belgique, aux Pays-Bas et et Italie. Il expose régulièrement à Paris.
En 1886, Paul Durand-Ruel (1831-1922) organise à New York une exposition destinée à faire connaître les impressionnistes aux États-Unis.
Plusieurs toiles de Boudin sont sélectionnées.
le dernier tableau ,à droite :"Les Lamaneurs "
Lors de l’exposition universelle de Paris en 1889, ses tableaux Les lamaneurs et Coucher de soleil obtiennent la médaille d’or.
Deauville -Trouville
Venise 1895
Claude Monet 1840/1926
La Pie de Monet
La neige, enfin, constitue un motif de choix pour tous les impressionnistes. Pour Monet, les rigueurs de l’hiver offrent un spectacle à la fois mélancolique et grandiose, en particulier en 1880 lorsqu’à la suite du dégel, la carapace de glace de la Seine se rompt brusquement. « Nous avons eu ici une débâcle terrible et naturellement j’ai essayé d’en faire quelque chose. », écrit l’artiste dans une lettre, annonçant plusieurs tableaux sur le thème des « Glaçons » qui sont autant de prétextes pour mêler le liquide et le solide, les tons de l’eau et ceux du ciel.
Né sous le nom d'Oscar-Claude Monet, rue Laffitte à Paris, il grandit au Havre et est particulièrement assidu au dessin. À 18 ans, Monet fait la connaissance du peintre paysagiste Eugène Boudin qui l'incite à peindre. Un premier tableau de paysage est présenté à l'exposition municipale du Havre. Monet décide de devenir peintre.
Monet commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville.
Claude Monet
Sur la demande de sa tante, qui le soutient financièrement, Monet poursuit sa formation artistique à l'atelier de Charles Gleyre à Paris, où sont également inscrits ses futurs compagnons impressionnistes Pierre-Auguste Renoir, Frédéric Bazille et Alfred Sisley.
En dehors des études à l'atelier de Charles Gleyre, Monet et Bazille vont peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau et sur la côte normande.
L'atelier de Bazille
Le peintre Bazille s'installe à Paris où il s'inscrit à l'atelier du peintre Charles Gleyre sous les conseils de son cousin peintre Eugène Castelnau.
Dès lors, il sera peintre.
Dans cet atelier il rencontre Claude Monet puis Auguste Renoir. Très vite, un groupe se forme qui intègre Edgar Degas, Alfred Sisley, Édouard Manet, Berthe Morisot,Paul Cézanne, Camille Pissarro, Émile Zola, Paul Verlaine...
Plus favorisé qu'eux, il partage ses divers ateliers avec Renoir et Monet dès 1865. À partir de 1866, il est présent au Salon de peinture de Paris, sans grand succès.
Monet, Renoir, Bazille et Sisley vivent une première émancipation. L’école privée qu’ils fréquentent depuis le début des années 1860,tenue par le peintre et professeur à l’École des Beaux-Arts Charles Gleyre, va fermer. Monet, bientôt imité par ses camarades, en profite pour abandonner un apprentissage qui lui paraît décalé avec son idéal artistique. L’hospitalité de Bazillle, le moins impécunieux d’entre eux et qui possède un vaste atelier, leur permet d’affronter cette période difficile tout en continuant de travailler.
Le jury du Salon refuse à nouveau les toiles de Monet.Il expose une marine très controversée dans la vitrine du marchand de peinture Latouche. Avec Renoir, il peint à la Grenouillère, une guinguette moderne près de Paris. C'est ici qu'ils développent le langage pictural de l'impressionnisme avec des coups de pinceaux brefs et libres représentant la lumière tremblotante sur l'eau.
À gauche Renoir ,à droite Monet
En 1971 Durand-Ruel achète pour la première fois des tableaux de Monet. La famille se rend en Hollande et passe l'été à Zaandam.
À la fin de l'année, Monet emménage à Argenteuil avec sa famille et loue une maison avec atelier près de la Seine (1872/78)
Régates à Argenteuil
1876 Camille Monet en costume japonais
Une fois de plus, Monet a des soucis d'argent. Les revenus de la vente de ses tableaux ont baissé et ne peuvent couvrir les besoins croissants de la famille. Monet obtient entre autres le soutien du collectionneur Ernest Hoschedé, qui lui permet de travailler de juillet à décembre dans son château de Rottembourg à Montgeron. On ne sait avec certitude si Monet a, déjà à cette époque, une liaison avec Alice, l'épouse d'Ernest Hoschedé qu'il épousera 13 ans après la mort de Camille.
Les Coquelicots à Argenteuil (Camille et son fils Jean)
"Jean Monet sur son cheval à bascule"
"Promenade" (Camille Monet )
" Michel Monet au pompon "(Le deuxième fils )
Camille et son fils Jean
Une deuxième grossesse affaiblit la santé de Camille. Cette année-là, Monet travaille plus souvent à Paris et ne compose que peu de tableaux à Argenteuil.
Il ne peint aussi qu'une seule fois Camille cette année là dans le tableau Camille au bouquet de violettes , la dernière toile la représentant vivante.
Son second fils, Michel Monet, naît le 17 mars. À la fin de l'été, la famille emménage à Vétheuil, une petite localité au bord de la Seine près de Paris. Ils partagent la maison avec leurs amis Hoschedé qui ont fait faillite.
Le 5 septembre 1879, Camille Doncieux meurt à l'âge de 32 ans d'un cancer gynécologique. Monet la peint une ultime fois dans le tableau Camille sur son lit de mort.
Après la mort de Camille, Monet et ses deux fils continuent de vivre avec Alice Hoschedé et ses enfants. En 1883, ils louent une maison à Giverny où Monet habitera jusqu'à la fin de sa vie. Il se consacre de plus en plus à son sujet de prédilection, son jardin aujourd'hui célèbre : en 1897, il peint ses premières toiles de nymphéas.
En 1890, il achète la maison de Giverny et épouse Alice Hoschedé deux ans plus tard.
Claude Monet
" Alice au Jardin "
À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons.
Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. Il commence par les Meules, puis réalise Les Peupliers, la Série de la Cathédrale de Rouen, celle du Parlement de Londres ,celle de la gare st Lazare et Les Nymphéas de son jardin, qu'il décline en grand format pour peindre les grandes décorations.
"Les Meules "1890
"Les peupliers" 1890
"La Cathédrale de Rouen "1893/94
"Le parlement de Londres" 1901/1904
"La Gare Saint Lazare "
"Les Nymphéas "1901/1904
Claude Monet par Nadar en 1899
Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar, est un photographe français né en 1820 et mort en 1910. Il restera dans l’histoire comme photographe du "tout-Paris" de la deuxième moitié du 19eme.
Alors que l’accès à la photographie se démocratise, il oppose son approche artistique et psychologique du portrait à la photographie pousse-bouton des simples "opérateurs".
Nadar
<<La théorie photographique s’apprend en une heure ; les premières notions de pratique, en une journée... Ce qui ne s’apprend pas, je vais vous le dire :c’est le sentiment de la lumière, c’est l’appréciation artistique des effets produits par les jours divers et combinés…Ce qui s’apprend encore moins c’est l’intelligence morale de votre sujet, c’est ce tact rapide qui vous met en communication avec le modèle, et vous permet de donner, non pas...une indifférente reproduction plastique à la portée du dernier servant de laboratoire, mais la ressemblance la plus familière, la plus favorable, la ressemblance intime. C’est le côté psychologique de la photographie, le mot ne me semble pas trop ambitieux >>Nadar
"Le déjeuner sur l'herbe "
"Terrasse à Saint- Adresse "
"Bain à la Grenouillère"
"Mer agitée à Étretat "
"Le Manneporte à Étretat"
"Étretat sous la pluie "
Autoportrait 1917
Monet avec Alice Hoschedé sa deuxième femme
A Venise 1908
Retiré à Giverny ne faisant plus que de brèves apparitions à Paris, Monet meurt en 1926 après avoir assisté au triomphe de l'impressionnisme dont il avait été le maitre d'oeuvre .
Alfred Sisley 1839/1899
Sisley est un peintre britannique du mouvement impressionniste.Dès ses débuts Sisley, comme Pissarro, se consacre essentiellement aux paysages et aux représentations vivantes des rues villageoises ou des cours d’eau parisiens.
Son sentiment poétique ,délicat et rêveur ,de la nature évoque Daubigny ,Lépine et Corot .Il adopte même de Corot le format presque carré de la toile ,les compositions en hauteur et ;à partir des ocres ou des terres ,il obtient les mêmes harmonies claires et blondes .
Il retrouve fréquemment Monet et Renoir pour travailler.Les premières œuvres d’Alfred Sisley ont donc été influencées par le réalisme de Courbet, Corot et Daubigny. Un critique d’art écrit à son sujet, l’année de sa mort : « C’est Corot qui l’impressionne, le Corot clair et argenté, à la fois léger et solide, toujours large, profond, infini, le Corot rêveur, calme et précis… ».
Alfred,quatrième enfant de la famille est né à Paris, le 30 octobre 1839, alors que ses frères et soeurs sont nés en Angleterre .
En 1857 son père l'envoie à Londres faire des études commerciales et parfaire son anglais. Sisley fréquente les musées.
La peinture de paysage en Angleterre est bien développée depuis le début du siècle. Bonington (1802 – 1828), Constable (1776 – 1837),Turner (1775 – 1851).Sisley s’éveille de plus en plus à la peinture. Baudelaire écrit » Les Fleurs du Mal »
1860 - De retour à Paris,Sisley persuade son père de le laisser apprendre les rudiments de la peinture. Son père accepte, son avenir est-il tracé dans le monde de l’Art ?. Sisley vit avec ses parents rue des Martyrs, dans le 9ème arrondissement. Il assiste souvent aux concerts Pasdeloup et apprécie Beethoven.
1861 – Atelier Charles Gleyre (Chevilly 1806 – Paris 1874). Outre Sisley,on compte parmi ses élèves Witsler, Claude Monet, Frédéric Bazille et Auguste Renoir, ils vont devenir des amis inséparables. Charles Gleyre encourage franchement les tendances artistiques de Monet,Renoir et Sisley. Sisley est le premier de l’équipe à loger à l’auberge Ganne à Barbizon. bientôt les autres jeunes peintres, fatigués de l’enseignement trop académique de Gleyre, se retrouveront en forêt de Fontainebleau.
1862 – Sisley peint à Chailly-en-Bière, Marlotte. Avec Renoir, Bazille, Monet, ce sont de joyeuses rencontres dans les auberges de la région.le Cheval Blanc à Chailly-en-Bière, l’Auberge Ganne à Barbizon, l’Auberge de la mère Antony à Marlotte.
1863 – Sisley séjourne chez le père Paillard à l’auberge du Cheval Blanc à Chailly-en-Bière, où chez la mère Antony à Marlotte ,mais il est très souvent à Paris.
Manet peint « le déjeuner sur l’herbe ».
Mort de Delacroix.
1864 – Il loue un atelier 31 avenue de Neuilly, dans ce qui était encore un abord campagnard de Paris, il offre l’hospitalité à Renoir, trop pauvre pour se procurer un local. Naissance de Toulouse-Lautrec.
1865 – Avec Renoir ,Sisley s’installe à Marlotte, à l’auberge de la mère Antony, Pissarro et Monet viennent les rejoindre. C’est durant ce séjour que Sisley peint deux rues du village.
1866 – Décès de sa mère ,Félicia Sisley ,à Neuilly le 17 aout 1866.Sisley fait la connaissance d’Eugènie Lescouezec, compagne fidèle et discrète.
Les deux tableaux de Marlotte sont acceptés en mai au salon,au Palais des Champs-Elysées à Paris. Bazille et Berthe Morisot y exposent également, et le portrait de « Camille » par Monet y remporte un grand succès.
1867 – Début juin, Sisley est à Honfleur. Il découvre avec joie les ciels d’Eugène Boudin (1824 – 1898). Naissance de Pierre le 19 juin à la Cité des fleurs à Paris.
1869 – Naissance de Jeanne à la Cité des fleurs le 30 janvier.
1870 – Sisley habite Cité des fleurs, il est tout près du Café Guerbois, fréquenté par ses camarades de l’atelier Gleyre et les anciens de l’académie Suisse: Pissarro, Cézanne, Guillaumin, Manet, Zola, Nadar. En mai: deux tableaux sont exposés au Salon.
1871 – Jacques, le petit dernier, naîtra rue Nollet, le 28 novembre.Il décédera le 29 février 1872, en nourrice dans l’Orne à Etre-Chapelle.
1872 – Le 12 mars, Durand-Ruel achète un tableau de Sisley au marchand de couleurs Louis Latouche, pour 200 Francs « Effet de neige« .
Le peintre s’installe au 2 rue de la Princesse à Louveciennes. Il rencontre Paul Durand-Ruel qui s’intéressera aux oeuvres de Sisley pendant de longues années et lui achètera plusieurs tableaux chaque mois.
Paul-Marie-Joseph, Durand-Ruel (Paris 1831 – Paris 1922) a été le premier à découvrir, comprendre, aider, défendre et faire connaitre les peintres de l’Ecole Impressionniste, de 1870-1914, tant aux Etats-Unis qu’en Europe et au Japon.
En décembre, il peint les effets de la crue de la Seine sur les rives de Port-Marly, « Le bac de l’ile de la loge« , réalisant les premiers tableaux d’inondation .
Il a peint également les mois précédent « La Grande Rue ,Argenteuil; Boulevard Héloise, Argenteuil; Pont d’Argenteuil ».
1873 – L’envoi de Sisley est de nouveau refusé au Salon.
A Louveciennes il peint « La Rue de la princesse » où apparait
sa demeure, « Chemin de la Machine« , « La machine de Marly« .
Le 27 décembre, Sisley fonde avec Cézanne, Monet,Berthe Morisot, Pissarro et Renoir, la Société anonyme coopérative des artistes peintres, scripteurs, graveurs etc.
1874 – Le 13 janvier vente aux enchères de la collection d’Ernest Hoschedé (avec qui vit la famille Monet ) à l’Hôtel Drouot, négociant en tissus et amateur d’art. Trois tableaux de Sisley « Route de Saint-Germain, près de Bougival« , Le barrage de Marly« , « Vue de canal aux environs de Paris » 575, 520, 230 francs.
Du 15 avril au 15 mai six paysages (5 au catalogue) de Sisley figurent à la première exposition Impressionniste de la Société anonyme fondée , l’année précédente, au 35 boulevard des Capucines à Paris dans l’atelier Nadar.
De juillet à octobre il séjourne d’abord à Londres grâce au chanteur et collectionneur Jean-Baptiste Faure, il peint« Vue de la Tamise- le pont de Charing Cross« , puis à Hampton Court et East Molesey sur la Tamise,« Pont de Hampton Court« , « Ecluses de Molesey« ,« Régates à Hampton Court«
1875 – Le 24 mars à lieu à l’Hôtel Drouot une vente aux enchères d’oeuvres impressionnistes, dont le catalogue est préfacé par Philippe Burty, des tableaux de Sisley de Monet, Berthe Morisot, Renoir et Pissarro. Vingt de ses toiles sont vendues pour 2455 francs. Durand-Ruel en achète douze.
Mort de Corot et Millet.
1876 – En mars , la Seine est de nouveau en crue, Sisley peint des vues de Port-Marly inondé « La Barque pendant l’inondation« ,
« Inondation à Port-Marly« , »Après l’inondation ».
Le 5 novembre, Caillebotte rédige un premier testament, où il prévoit la prochaine exposition impressionniste, où Cézanne, Degas, Monet, Berthe Morisot, Pissarro, Renoir et Sisley seront présents, ainsi que le don de sa collection au musée du Luxembourg.
Sisley peint en hiver, « L’Abreuvoir de Marly-le-roi- Gelée blanche« Début de la construction du Sacré Coeur de Paris.Graham Bell invente le téléphone.
1877 – En février il quitte Marly pour loger au 7 avenue de Belleville à Sèvres (loyer moins coûteux). Troisième exposition impressionniste chez Durand-Ruel, il expose 17 paysages (Trois prêtés par Hoschedé, trois par le docteur De Bellio, deux par Charpentier, un par Duret et un par Manet). Zola rend hommage à Pissarro et Sisley« deux paysagistes du plus grand talent (Sémaphore de Marseille) ».
Le 28 mai, vente publique à l’Hôtel Drouot, onze tableaux de Sisley sont vendus entre 105 et 165 francs. (1 franc de l’époque = environ 3 euros).
Sisley fréquente les repas du mercredi au 95, boulevard Voltaire ,donnés par le restaurateur et collectionneur Eugène Murer, celui-ci possédera jusqu’à 27 de ses peintures.
1878 – Janvier, Sisley expose 3 paysages au musée de Pau, au Salon de la société béarnaise des Amis des Arts.
Le 5 et le 6 juin, 13 toiles font partie de la seconde vente de la collection Hoschedé à l’Hôtel Drouot. Elles sont vendues une moyenne de 120 francs environ, les acheteurs sont Durer, Faure, Murer.
Edison invente la lampe à incandescence.Exposition universelle de Paris.
Après 1880, Sisley alla alors s’installer dans une retraite solitaire, à Moret-sur-Loing, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne, proche de Fontainebleau.
Au critique Tavernier, venu l'entretenir vers la fin de sa vie il déclara :
Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeurpar ses plans (car le ciel a des plan comme les terrains), il donneaussi le mouvement par sa forme, par son arrangement en rapportavec l'effet et la composition du tableau. En est il de plus magnifiqueet de plus mouvementé que celui qui ce produit en été? Je veux parlerdu ciel bleu avec ses beaux nuages blancs baladeurs. Quel mouvement !quelle allure, n'est-ce pas? il fait l'effet de la vague quand on est en mer,il exalte, il entraîne. Un autre ciel, celui-là plus tard, le soir. Les nuagess'allongent, prennent souvent la forme de sillages, de remous,qui semblent immobilisés au milieu de l'atmosphère et peu à peudisparaissent absorbés par le soleil couchant. Celui-là est plus tendre,plus mélancolique, il a le charme des choses qui s'en vont et je l'aime particulièrement." |
ALFRED SISLEY |
Les premières années de l’histoire de l’impressionnisme sont marquées par de très grandes difficultés. Économiques surtout ; car à l’exception de Degas,qui d’ailleurs est issu de la grande bourgeoisie, les peintres de la Société anonyme vendent très mal leurs œuvres. Il faut le courage et la ténacité du marchand d’art Durand-Ruel, qui prend de gros risques, pour constituer le réseau des premiers clients – parfois guère plus riches que les artistes –et réguler les cotes.
La critique elle aussi joue un rôle, à condition de porter son attention sur cette nouvelle peinture. Le pire ennemi des artistes est le silence : tout lui est préférable, et même les railleries et les moqueries, qui, au moins, attirent l’attention.De fait, les moqueries sont prodiguées assez largement aux impressionnistes. Puis à partir des années 1880, un progrès est sensible. L’exemple des initiateurs commence à porter : après Zola, c’est Duranty ou Philippe Burty qui prennent la relève, puis Théodore Duret et, surtout, le romancier Joris-Karl Huysmans, dont les textes ciselés sont repris dans "l’Art moderne" (1883) puis dans "Certains" (1889).
Heureusement ,depuis ,nous savons contempler et apprécier les chefs d'oeuvres "des Impressionnistes ".
ANNE VR (-_-) xxx
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